Toute l’histoire de Napoléon : Les « fonds secrets » de Napoléon
Les Éditions Académie Napoléon viennent de publier un ouvrage qui contribuera beaucoup à faire connaître Toute l’histoire de Napoléon. Il s’agit de l’emploi de ses fonds secrets présenté et annoté par Jean Savant. Ces comptes de la « Petite Cassette » ont été établis d’après les Archives de l’Institut (Bibliothèque Thiers, Fonds Frédéric Masson). Combien ils sont révélateurs ! Avec l’argent l’empereur savait agir et faire tomber certaines hésitations. Jean Savant en fournit plus d’une preuve. Oudinot, en 1813, engageait Napoléon à faire la paix ; un don très large (environ 75 millions de nos francs) le rendit belliqueux. D’autres généraux recevaient des sommes trois fois, six fois supérieures avant d’entrer en campagne. Soult se fit payer sérieusement son concours à la veille de Waterloo. Et ces largesses ne sont rien à comparer aux dépenses de la cour. Napoléon payait des dettes fabuleuses, répandait ses gratifications, et pourtant avait réussi à économiser 6 M de napoléons « soit trente milliards de nos francs ».
De ces fonds dépensés ou économisés étaient comptables l’intendant général, comte Daru, et le trésorier général, comte Estève. Mais Napoléon avait de plus sa « Petite Cassette », fonds secrets dont les Archives ont conservé la teneur et qui sont publiés dans le présent ouvrage. Ces comptes s’ouvrent au lendemain du sacre, 22 décembre 1804, et se terminent après l’abdication de Fontainebleau, 15 avril 1814. C’était un secrétaire, Méneval, qui était chargé par Napoléon de noter les recettes et les dépenses. Les livrets où sont inscrits ces fonds secrets nous renseignent sur l’emploi que Napoléon a fait, en dix années, d’une somme d’environ 450 M de nos francs. Soit 45 M par an dont l’attribution nous éclaire sur le comportement d’un souverain qui n’a rien à dépenser pour sa vie ordinaire. D’où l’intérêt psychologique de cette publication qui marque le caractère et informe sur les habitudes d’un chef qui surveillait ses comptes de près et qui a passé à la fois pour très parcimonieux et très généreux. Des notes de Jean Savant fournissent des précisions sur les personnes qui ont participé à ces fonds secrets. ♦