Thiers et Méhémet-Ali
Au moment où l’Égypte et le Proche-Orient attirent plus que jamais l’attention, il convient de signaler tout particulièrement le livre de M. Charles-Roux, ambassadeur de France, sur Thiers et Méhémet-Ali. Voici un peu plus d’un siècle que la question d’Égypte faillit précipiter la France dans une guerre redoutable. M. Charles-Roux apporte sur cette importante question des lettres inédites de Thiers, président du Conseil, et de Desages, directeur des Affaires politiques, adressées à Cochelet, Consul général de France en Égypte. Ces documents nouveaux, joints aux mémoires et travaux précédemment parus sur le même sujet, l’auteur les examine et les présente avec son expérience de diplomate et sa clarté d’historien. Il ressort de cette étude que Thiers a rendu des services essentiels au vice-roi d’Égypte mais qu’il assumait envers la France des responsabilités qui auraient pu devenir écrasantes. « Il a frôlé, dit M. Charles-Roux, le sort cruel d’un Émile Olivier. » Il est heureux, pour Thiers et pour la France, que le roi Louis-Philippe l’ait alors écarté du pouvoir. ♦