Libres propos sur la guerre et la paix
La traduction des libres propos sur la guerre et la paix, recueillis sur l’ordre de Martin Bormann et préfacés par Robert d’Harcourt, porte sur la période du 5 juillet 1941 au 12 mars 1942. Une autre publication sera consacrée à la période qui va du 21 mars 1942 en 30 novembre 1944.
C’est un document de 1 045 pages dactylographiées, annotées de la main même de Bormann, qui paraît ici pour la première fois. Il offre toute garantie d’authenticité. Bormann, homme de confiance du Führer, veillait jalousement sur les transcriptions faites par lui-même ou par ses soins des conversations de Hitler ; en tête du document, il a écrit de sa main : « Prière de conserver avec le plus grand soin ces notes d’un intérêt capital pour l’avenir ». On sait quel bavard impénitent était Hitler. Il parlait des heures entières dans un silence généralement plein de respect, au milieu de ses fidèles, tels que Keitel, Jodl, Bormann, Dietrich, Brandt, Morell, Heinrich Hoffmann, ou devant des hôtes de passage (Himmler, Gœring), des ministres et commandants d’armées, etc.
Ses propos portent sur tous les sujets possibles, aussi bien politiques que moraux, si le mot n’est pas excessif en pareille matière, ou même artistiques. C’est toute une philosophie qui surgit de ces confessions de cet être hors-série, qui faillit être le maître de l’Europe et peut-être du monde. Il y avait en lui des puissances démoniaques que l’on ne pourra jamais analyser et de ce fatras surgit, à côté des réflexions parfois originales et même (rarement d’ailleurs) sympathiques, l’image d’un véritable forcené à base de haine : haine d’Israël, haine du christianisme, haine du bolchevisme.
Toutes ses idées ou ses impressions sont exposées avec un cynisme invraisemblable. Nous avions déjà eu, notamment grâce à Rauschning, un aperçu de cette doctrine étrange. Mais on ne s’ennuie vraiment pas à la voir exposée par son auteur lui-même, en toute simplicité et sans la moindre hésitation, même quand il divague complètement ou s’enfonce dans la brutalité la plus odieuse. ♦