L'Armée de l'air prend une part capitale aux trois missions de nos forces années : dissuasion, défense du territoire (et de son ciel), action extérieure. La puissance et la souplesse d'emploi du vecteur pilote en fait pour longtemps encore un moyen irremplaçable de la défense. Le Chef d'état-major de l'Armée de l'air, a bien voulu par cet article ouvrir ce numéro spécial que nous consacrons à son armée et à l'industrie aéronautique de notre pays au moment où va se tenir le traditionnel Salon du Bourget.
Les forces aériennes et les missions de défense
Il y a soixante ans l’aviation militaire française alignait quelque 3 600 avions. Si, sur le plan de l’organisation, elle n’avait pas encore atteint sa maturité, elle avait néanmoins fait la démonstration de l’importance de la maîtrise du ciel au cours des combats de 1914-1918. Les enseignements de la guerre et les progrès techniques qui s’annonçaient devaient conduire pas à pas et en dépit de vives controverses, à reconnaître une certaine spécificité à l’arme aérienne. C’est ainsi qu’en 1928 le ministère de l’air était créé et que 1934 marquait enfin la naissance officielle de l’armée de l’air.
En 1939, encore sous-équipée au plan qualitatif, dispersée organiquement au niveau des grandes unités terrestres, insuffisante en chasseurs et bombardiers modernes, mais surabondante en avions d’observation périmés, la jeune armée de l’air entrait en guerre avec le handicap d’une doctrine de retard qui limitait son rôle à l’appui des forces de surface. Grâce à la valeur des pilotes et des équipages et au prix de la disparition du quart d’entre eux, elle infligeait cependant de lourdes pertes à l’ennemi sans pouvoir lui contester la maîtrise du ciel, ce qui devait peser lourdement sur nos armées en 1940.
C’est aux côtés des alliés et sous leur impulsion, à partir de l’Angleterre d’abord, d’Afrique du Nord ensuite, que nous allions enfin comprendre et appliquer les concepts d’emploi de l’arme aérienne. L’évolution des matériels et des armements que nous connaissons depuis la deuxième guerre mondiale n’a fait qu’en accentuer le caractère spécifique.
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