L’évasion du Jean Bart (juin 1940)
C’est le récit d’un des plus beaux faits d’armes de notre Marine qu’a écrit celui qui en fut un des héros, le vice-amiral Ronarc’h, qui était commandant du Jean-Bart au moment de son évasion.
Le capitaine de vaisseau Ronarc’h, que nous avons eu comme élève à l’École de Guerre navale, avait parcouru une carrière brillante mais normale, en grande partie à la mer, lorsqu’éclata la Seconde Guerre mondiale. Il y participa comme commandant du Montcalm à plusieurs raids dans l’Atlantique Nord et, en janvier 1940, fut chargé de suivre, à Saint-Nazaire, l’achèvement du grand cuirassé de 35 000 tonnes.
Quand les Allemands eurent, en mai, crevé le front occidental, le commandant décida de ne point attendre l’arrivée de l’envahisseur et, bien qu’il fût encore privé en partie de ses machines bien au point, de son appareillage électrique et de son armement, de faire échapper le Jean-Bart par un chenal dragué nuit et jour. Cette opération audacieuse qui n’eût pas été possible sans le concours dévoué de tous et, notamment, d’ingénieurs et d’ouvriers d’élite, réussit contre tout espoir et le Jean-Bart gagna Casablanca après une traversée de trois jours et demi. Ce récit se lit comme un véritable roman, d’autant plus que, ce qui ne gâte rien, le vice-amiral Ronarc’h a reçu de la nature des dons d’écrivain et de narrateur incontestables. ♦