Le ciel n’était pas vide
Livre qui devait être écrit : toute l’Armée de l’air française doit remercier son auteur. Cette œuvre devrait permettre de faire justice des affirmations déplorables qui ont voulu faire croire que l’on ne s’était pas battu dans le ciel en 1940. Or, comme le démontre si bien le général d’Astier, « l’aviation s’est bien et utilement battue et pourtant son rôle sera méconnu délibérément, car elle a été choisie comme bouc émissaire de la défaite… Sa présence, ajoute l’auteur, marquée, de jour comme de nuit, par ses engagements, ses pertes et souvent ses victoires, est efficace malgré l’incompétence du haut commandement, son peu de génie et, à certains moments, son énervement… Quand, déjà, les unités des autres armes coulent entre les doigts de leurs chefs, elle reste cohérente et disciplinée à sa place de combat. Quand les routes de France ne sont plus que les chemins de la déroute, elle continue à se battre jusqu’au moment où elle se trouve privée de ravitaillement, devant un champ de bataille déserté par l’infanterie… Et pourtant… les lacunes de son matériel ne sont pas plus graves que celles du matériel des armées terrestres ; au moins sera-t-il bien employé. »
Dans une première partie, l’auteur nous fait revivre les années qui précédèrent la guerre et le peu de souci qu’avait le Haut Commandement français des choses de l’Air. Il montre comment le généralissime avait admis, légèrement, de « faire la guerre sans aviation » et comment « jusqu’à la dernière heure, les disciples ont suivi le maître sans élever aucune protestation ».
Dans la seconde partie, le général d’Astier entreprend le récit détaillé, au jour le jour, des événements, et, en particulier, des événements aériens de cette tragique période. Tout ce récit appuyé lumineusement les affirmations avancées dans la première partie.
Combien d’autres choses seraient à dire sur ce livre suggestif et courageux. La place manque. Souhaitons qu’il soit lu et serve de leçon. ♦