La fin de Hitler
Parmi les témoignages qui commencent à être publiés chez les Allemands eux-mêmes sur l’écroulement du régime national-socialiste, le petit livre de Gerhard Boldt, intitulé en allemand Les derniers jours de la Chancellerie du Reich, et traduit par René Jouan, est particulièrement intéressant.
Cet ouvrage est celui d’un jeune officier d’État-major qui fut, in extremis, affecté à l’État-major du Führer dans le sinistre abri où celui-ci, entouré de ses derniers fidèles, tentait un suprême et inutile effort. Ce sont à la fois des impressions d’un militaire, rompu aux meilleures disciplines du grand État-major allemand, endurci par des combats très âpres sur les deux fronts, et, en même temps, d’un observateur perspicace, doué de véritables dons de narrateur.
Ces jugements et ces tableaux, qui corroborent ce que nous savions déjà de l’agonie du régime, respirent la franchise et resteront gravés dans la mémoire, tant ils sont, par moments, hallucinants.