Les archives secrètes de la Wilhelmstrasse. T. II : L’Allemagne et la Tchécoslovaquie 1937-1938
Pièces secrètes trouvées au ministère des Affaires étrangères de Berlin, mises en ordre et présentées par une commission interalliée, ayant par conséquent une valeur historique toute particulière. Mais elles ont aussi pour le commun des lecteurs un très grand intérêt. Le conflit Konrad Henloin–Bénès, c’est-à-dire la lutte des Allemands sudètes contre les Tchèques qui forme la trame de ce second volume ne semble avoir pour objet qu’un point minuscule du globe terrestre. En fait, ce conflit inquiète le monde entier. Il est suivi jour par jour par tous les diplomates. Car sous ces remous de la Bohême se cachent des intrigues compliquées et d’inquiétantes ambitions. C’est l’annexion de la Bohême par le nationalisme pangermanique qui se prépare.
Quelle sera l’attitude des États voisins ? C’est ce que se demande la diplomatie allemande. Quels rôles joueront l’Angleterre et la France qui ont partie liée avec la Tchécoslovaquie ? Que fera la Russie que l’on croit disposée à intervenir, mais d’après les décisions de la France ? Que feront l’Italie, la Roumanie, la Hongrie, la Pologne, la Yougoslavie ? C’est ce que les rapports des ambassadeurs et chargés d’affaires allemands doivent faire savoir à la Wilhelmstrasse aussi nettement que possible. Et l’on ne peut s’empêcher de reconnaître que ces rapports traduisent assez exactement l’opinion courante dans les différents pays d’où ils émanent. Tandis qu’il se renseigne, le gouvernement de Berlin prépare l’invasion de la Tchécoslovaquie dans le moindre détail ; le plan de l’État-major est là sous nos yeux, prêt à être exécuté. L’Angleterre, la France se laissent prendre finalement au jeu de Hitler. Sur l’accord de Munich se termine ce deuxième volume des Archives secrètes. On le lit avec curiosité et émotion d’un bout à l’autre. On le quitte le cœur serré après cette première partie d’un drame dont la suite devait être si terrible.