Due anni di Storia : 1943-1945
En trois forts volumes in-quarto de 600 pages environ chacun, l’auteur, ancien consul général à Berne de 1932 à 1943, irrédentiste de l’autre avant-guerre et historien de Trieste et de la Dalmatie, s’est proposé de peindre le tableau d’ensemble d’une des époques les plus tragiques, les plus sanglantes, les plus confuses qu’ait vécues l’Italie. L’ouvrage qui s’ouvre sur le récit du coup d’État du 25 juillet 1943, s’achève sur un chapitre intitulé Il Calvario, consacré à la liquidation du régime néofasciste et à ce que l’auteur appelle la « reddition » finale – que d’autres plus conformistes nomment « libération » – de l’Italie.
Livre incontestablement tendancieux et tout imprégné de nostalgie fasciste, cette « histoire » révisionniste des années 1943-1945 et qui se flatte de rétablir la vérité en dépit des déformations partisanes de l’après-guerre, est écrite non sans talent et non sans habileté.
Outre qu’il a connu personnellement de nombreux acteurs du drame, M. Attilio Tamaro a largement utilisé les multiples études et témoignages parus depuis 1945 ainsi que des documents inédits tant sur la République de Salé, que sur le Gouvernement « du Sud » ou sur les mouvements de libération nationale. Il y a beaucoup à tirer de son récit, compte tenu des réserves que l’on vient de faire sur son objectivité.
À l’appui de chaque chapitre, l’auteur a réuni en annexes nombre de documents provenant de sources les plus diverses et fort bien choisis : ordonnances, appels, manifestes, discours et déclaration officiels, extraits de presse, etc., en provenance des deux camps ; en bref, tout un matériel documentaire naturellement dispersé, et par suite peu accessible. L’illustration n’est pas moins intéressante. Elle constitue une abondante documentation photographique judicieusement rassemblée et qui contribue, autant que les mots, à recréer l’atmosphère de défaite, de misère, de honte, de passions déchaînées, de haine inexpiable, de cruauté, à l’occasion d’héroïsme, qui a été pour l’Italie celle de ces sombres années.