Les institutions qui étaient réputées former le citoyen : l'école, la famille, la presse et les grands moyens d'information, l'université…, ont plus ou moins abdiqué ce rôle. L'Université notamment ne participe pour ainsi dire plus à cette mission. Reconnaissons avec l'auteur qu'il n'existe en son sein aucun consensus pour sa reprise et que vouloir la lui imposer d'autorité pourrait même aller à l’encontre du but recherché. Est-ce d'ailleurs bien son rôle ? L'auteur remarque qu'aujourd'hui elle ne l'exerce nulle part dans les démocraties occidentales et qu'au contraire, là où elle en a la charge, dans les pays totalitaires, elle tend à conforter des régimes qui font bien peu de cas des libertés du citoyen.
Le fait que nous présentions ce texte à la réflexion de nos lecteurs ne signifie pas que nous adhérions totalement aux thèses de son auteur. La rédaction de cette revue estime en effet qu'entre l'embrigadement dont l'inopportunité est soulignée ici et le refus total de certains universitaires de toute référence au civisme, il existe un juste milieu. C'est un devoir pour les enseignants aussi bien que pour les parents d'élèves de développer chez les jeunes gens le sens des valeurs humaines, l'amour de la Cité et la volonté de sauvegarder l'héritage qu'elle incarne. Le civisme, vertu nécessaire à la survie de la Cité, doit d'abord être vécu à l'intérieur de la Famille avant de l'être au sein de l'Université et de l'Armée.