Les lettres de guerre du général Mangin qui viennent de paraître, apportent une contribution importante à l’histoire de la guerre 1911-1918 et à la connaissance d’un de ses plus glorieux acteurs.

Ces lettres, écrites au jour le jour à Madame Mangin, sont extrêmement libres d’allure comme l’était, d’ailleurs, le général. Elles la mettaient au courant, dans la mesure où le permettait la discrétion imposée par les opérations en cours, de ses faits et gestes, de ses projets, de ses plans de guerre, et, aussi, des difficultés de toutes natures qu’il eut bien souvent à faire prévaloir ses conceptions offensives.

Mangin, qui était un esprit extrêmement cultivé (la musique joue un rôle assez important dans sa correspondance), était, avant tout, doué pour la guerre offensive. Aussi sont nombreuses les lettres où il se lamente sur l’incompréhension des chefs qui cherchaient à le brider, au premier rang Micheler, qui paraît avoir été son ennemi n° 1, et Pétain auquel il reproche constamment un esprit défensif, critique et pessimiste.

Cette correspondance se lit comme un véritable roman et fait revivre en toute simplicité, mais avec des dons réels de narrateur, les épisodes les plus importants de la guerre 1914-1918 et ceux où le général a pris une part aussi décisive que glorieuse.