Avril 1951 - n° 080

Une fois de plus, le problème capital de la stratégie française est la défense des frontières de l’Est. Une fois de plus, le rôle principal échoit à l’Armée de Terre. C’est une tâche écrasante qu’elle ne peut assurer toute seule. Si elle a besoin de l’aide européenne et alliée, à plus forte raison doit-elle compter sur l’aide des deux autres Armées. Celles-ci doivent par conséquent lutter contre la dispersion de leurs efforts et chercher dans la répartition de leurs missions, l’emploi de leurs forces et le choix de leurs armes, à donner à l’Armée de Terre l’aide la plus efficace. Cette étude se place donc sur le terrain de la collaboration interarmées, à ce carrefour où suivant de vieilles préventions, chaque Armée ne s’aventure qu’avec la crainte de se faire dépouiller, et la conviction qu’elle n’a rien à gagner. Lire les premières lignes

  p. 391-404
  p. 405-417

Le combat dans les villes a été toujours regardé comme difficile. Notre histoire militaire évoque à ce sujet deux souvenirs émouvants, Sarragosse et Puebla. Les progrès de l’artillerie et des engins modernes n’y ont rien changé. Les localités ont continué à être utilisées comme point d’appui sur les champs de bataille, et le front de Russie vient d’offrir des exemples de batailles livrées dans de grandes villes. Odessa, Sébastopol, Stalingrad ont été défendues par les soviétiques avec acharnement et plus tard ils ont conquis de haute lutte Buda-Pesth, Breslau, Kœnigsberg, Berlin. Encerclées et dépassées, les grandes villes gênent les communications et retiennent autour d’elles des effectifs importants. Lire les premières lignes

  p. 418-431

Les rapports de l’amiral King, quelques autres documents, nous avaient appris le rôle de premier plan joué par les sous-marins américains au cours de la guerre du Pacifique. Nous savions qu’ils s’étaient acharnés contre la flotte de commerce nippone ; que par eux cette flotte avait été à ce point décimée que l’asphyxie économique du Japon était chose faite avant que n’eussent éclaté les bombes d’Hiroshima et de Nagasaki. Nous savions aussi qu’ils avaient coulé nombre de navires de guerre : un cuirassé, cinq porte-avions de combat, quatre porte-avions d’escorte, douze croiseurs, quarante contre-torpilleurs… Lire les premières lignes

  p. 432-445

« Clemenceau dans la retraite » : l’auteur de ces lignes ayant indiqué, dans Une Vie parmi d’autres, par quel concours de circonstances il lui fut donné de devenir un familier de la rue Franklin, il juge inutile de revenir sur des contingences assez indifférentes. D’autre part, l’ample correspondance où le vieux Tigre confia quelque temps, à une secrétaire bénévole qui me tenait de près, ses jugements sur les hommes et les choses complétera, le moment venu, ce que d’éventuelles indiscrétions de presse avaient pu révéler à ceux que le « libérateur du territoire » appelait humoristiquement la postérité contemporaine. Lire les premières lignes

  p. 446-457
  p. 458-467

Chroniques

  p. 468-472
  p. 473-477
  p. 477-483
  p. 483-487
  p. 487-491
  p. 491-495

Bibliographie

Walter Bedell Smith : Trois années à Moscou  ; Éditions Plon, 1950 ; 342 pages - Edmond Delage

Le livre de Walter Bedell Smith est d’un intérêt puissant. Ce n’est qu’à la fin de sa carrière qu’il entra dans la diplomatie. De 1917 à la fin de la Seconde Guerre mondiale, il ne cessa de servir dans l’armée dans des postes de plus en plus importants, dans des Services de renseignements, puis à l’État-major du War Department, comme chef d’État-major du théâtre d’opérations européennes, comme chef d’État-major du général Eisenhower, en Afrique du Nord, et comme directeur de la Section des opérations et Plans de l’État-major général. Lire la suite

  p. 496-496

Adolf Heusinger : Befehl im Widerstreit  ; Rainer Wunderlich Verlag Hermann Leins, 1950 ; 396 pages - Edmond Delage

Le général Adolf Heusinger occupait pendant la guerre une situation de premier plan, puisque, de 1937 jusqu’à l’attentat contre Hitler, du 20 juillet 1940, il fit partie du Bureau des opérations du Commandement suprême de l’armée, qu’il commanda plusieurs années. Il est donc à même de nous donner, sur les décisions du Führer et de l’État-major, des récits et des impressions fondés sur des documents nombreux et précis. Il a donné à son livre la forme de dialogues au nombre d’une centaine. Lire la suite

  p. 496-497

Général André Prételat : Le destin tragique de la ligne Maginot  ; Éditions Berger-Levrault, 1950 ; 277 pages - P. G.

Ce livre fort intéressant et très instructif ne traite de la ligne Maginot elle-même que dans le cadre beaucoup plus général de la préparation de l’Armée française à la Seconde Guerre mondiale et des opérations du 2e Groupe d’armées du 1er septembre 1939 à l’armistice. Et c’est très bien ainsi. Lire la suite

  p. 497-498

Charles Mangin : Lettres de guerre 1914-1918 [à sa femme]  ; Librairie Arthème Fayard, 1950 ; 323 pages - Edmond Delage

Les lettres de guerre du général Mangin qui viennent de paraître, apportent une contribution importante à l’histoire de la guerre 1911-1918 et à la connaissance d’un de ses plus glorieux acteurs. Lire la suite

  p. 498-498

Fritz Otto Busch et H.J. Brennecke : La tragédie des cuirassés allemands  ; Éditions Payot, 1950 ; 258 pages - Edmond Delage

Le destin si court et si tragique du Bismark constitue l’un des faits les plus marquants de la guerre navale 1939-1945. Il a déjà tenté la plume de plus d’un écrivain, mais aucun auteur allemand n’en avait encore parlé. Le capitaine de corvette Busch, qui était embarqué sur le Prinz Eugen, compagnon du Bismarck, comble cette lacune. Le commandant René Jouan, qui a fort bien traduit et présente le livre, l’a complété par toute la documentation officielle disponible dans les archives allemandes, si bien que le sujet peut être considéré désormais comme épuisé. On peut suivre maintenant, de bout en bout ce qui fut véritablement un drame aux rebondissements passionnés où le destin se prononça en permettant à une torpille anglaise de toucher le colosse en son seul endroit vulnérable, son gouvernail. Il y a aussi une grandeur sauvage dans ce tableau final du grand cuirassé désemparé, luttant jusqu’à son dernier obus dans une mer de tempête, lassant par sa résistance matérielle les canonniers britanniques, criblé de torpilles et devant cependant, pour s’engloutir, ouvrir lui-même ses prises d’eau ! Lire la suite

  p. 498-499

Général Jean Charbonneau : Charles Le Cocq  ; Éditions Pouzet, 1949 ; 155 pages - Henry Freydenberg

Le général J. Charbonneau, auteur colonial bien connu, présente aujourd’hui la vie du lieutenant-colonel Le Cocq, tué en Indochine en résistant aux Japs. La vie de Le Cocq est une véritable odyssée qui, comme beaucoup de carrières coloniales, se termine par une fin « dans la brousse ». Lire la suite

  p. 499-499

Pierre Varillon : Marins héroïques  ; Éditions Amiot-Dumont, 1950 ; 224 pages - Edmond Delage

Pierre Varillon vient d’ajouter à la liste déjà longue de ses ouvrages consacrés à la marine et, notamment, à la dernière guerre un volume où il reprend quelques études parues en revues et en ajoute d’autres originales. Nous revivons avec plaisir la glorieuse histoire du Siroco, grand destructeur de sous-marins allemands, et le dramatique récit de sa disparition au large de Dunkerque. C’est avec émotion qu’on lira sous cette plume vigoureuse l’évocation du sacrifice sublime de Bertrand de Saussine qui, au large des côtes d’Afrique, s’engloutit volontairement sur son sous-marin, le Porcelet, frappé lamentablement par des obus britanniques. Lire la suite

  p. 499-500

Albert Ducrocq : Destins industriels du monde  ; Éditions Berger-Levrault, 1951 ; 328 pages - Edmond Delage

Après une série d’ouvrages sur le plan de la science pure, nous voyons aujourd’hui Albert Ducrocq glisser sur le terrain économique. Dans cet important livre, présenté par une belle préface de Claude-Joseph Gignoux, l’auteur part de l’analyse scientifique du monde actuel pour en dégager l’évolution économique et sociale profonde. Lire la suite

  p. 500-500

Revue Défense Nationale - Avril 1951 - n° 080

Revue Défense Nationale - Avril 1951 - n° 080

Il n'y a pas d'éditorial pour ce numéro.

Revue Défense Nationale - Avril 1951 - n° 080

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