L’axe Rome-Berlin. Histoire des relations entre Hitler et Mussolini (1934-1945)
Ce livre rendra les plus grands services aux historiens de la Seconde Guerre mondiale, car il s’appuie sur tous les documents qui ont été publiés au sujet des relations entre Hitler et Mussolini de 1934 à 1945. Il complète sur bien des points les ouvrages déjà parus sur cette question. Et quel intérêt n’éprouve-t-on pas à pénétrer profondément dans ce drame qui a lié les destinées de l’Italie à celles de l’Allemagne ! Les manifestations spectaculaires du Pacte d’Acier ne servaient qu’à cacher dans l’Axe une tension qui ne pouvait aboutir qu’à une rupture.
Le livre d'Elizabeth Wiskemann nous permet de suivre en détail les rapports de Hitler et de Mussolini en présence des événements. On voit dès octobre 1940 les désappointements, les perplexités de Hitler en face de la France, de l’Angleterre, de l’Espagne et ses défiances à l’égard de l’Italie. S’il faut en croire ce qu’aurait écrit Hitler (voir page 362), c’est l’invasion de la Grèce par l’Italie qui aurait arrêté Franco dans son intervention contre les Alliés. « Si l’Italie n’avait pas attaqué la Grèce, l’Espagne se serait jointe à l’Axe, Gibraltar aurait été pris et la guerre gagnée ». Les rapports personnels de Hitler et de Mussolini n’ont jamais été présentés avec plus de précision, particulièrement ceux qui auront lieu après l’arrestation et la délivrance de Mussolini. Des deux aventuriers l’un est un malade, l’autre est un fou, et leurs actes remuent le monde. « Chacun de ces deux dictateurs était une caricature de son propre peuple. Mussolini était théâtral, vain et vaniteux, hypersensible et sceptique. Hitler était hystérique, fanatique, romantique et cruel ». Et l’auteure de conclure : « L’Europe s’est révoltée contre la domination de l’Axe, la dignité humaine contre la Terreur… Mais la lutte a été si coûteuse que nous ne savons pas encore si le prix n’en est pas la civilisation entière ».