En présence du danger qui pèse sur le monde, on recommence à établir le bilan des forces en présence ; on additionne des unités et on compare les totaux, comme si un char égale un autre char, une division une autre division. On oublie de les affecter d’un coefficient, éminemment variable, représentatif de leur valeur morale. Lire les premières lignes
Nous avons récemment appris qu’en un délai fort bref le même individu pouvait être hissé sur le pavois, puis traîné aux gémonies et réciproquement. Il n’y a pas bien loin, disaient les anciens, du Capitole à la roche Tarpéienne. L’ignominie voisine avec la gloire et, de cette troublante alternative, le cours des événements auxquels nous avons assisté en précise les justifications ; mais il fait également sentir combien fragiles peuvent être les jugements humains. C’est pourquoi, à la lumière d’un passé encore proche, bien des verdicts prononcés par le tribunal de l’histoire ne seraient-ils point sujets à révision ? Tout au moins, ne souffriraient-ils pas, dans leur traditionnelle, rigueur, quelque atténuation ? Lire les premières lignes
Les discussions publiques sur les choses militaires se réduisent, en général, à des questions de durée du service et de crédits. On croit volontiers avoir tout dit quand on a démontré qu’il faut au moins dix-huit mois pour faire un soldat (c’est d’ailleurs discutable) et qu’on a voté le budget d’armement. Lire les premières lignes
Chroniques
Ndlr : la TAA se trouve être la Pan American Airways (Pan Am).
Bibliographie
Dans ce petit livre, l’auteur expose une méthode d’établissement des décisions tactiques. Tout d’abord, il faut poser le problème : sur quoi aura-t-on à décider ? La mission reçue de l’autorité supérieure limite la décision puisqu’elle en impose tout ou partie. On déterminera donc sur quoi il faudra décider par soustraction entre ce que contient la mission et un « cadre de référence ». Celui-ci comprend toutes les décisions élémentaires à prendre pour déclencher une action. L’auteur en démontre six en tactique : les éléments de décision sont l’attitude à observer vis-à-vis de l’ennemi, la direction de l’action, les objectifs, le délai, le rythme et la répartition des moyens. Lire la suite
Le général Speidel a exercé, d’avril à septembre 1944, les fonctions de chef d’État-Major du maréchal Rommel, commandant le groupe d’armées dont la zone d’action s’étendait du Zuidersee à la Loire. Honoré de la totale confiance de son chef, il fut le témoin du débarquement allié, des conflits politiques et militaires qui opposaient Rommel à Hitler et de la conjuration du Haut-Commandement, dont l’attentat du 20 juillet consacra l’échec. Témoignage de première main qui porte la marque irrécusable de l’objectivité : le total effacement de son auteur. Lire la suite
Le petit livre que vient de publier le général Henry Casseville, du cadre de réserve, est d’un connaisseur excellent de l’Extrême-Orient. L’auteur a écrit de nombreux ouvrages sur la vie extrême-orientale et a occupé en Chine les postes d’attaché militaire et de commandant du corps d’occupation. Sous un format réduit, il décrit une période de plus de vingt années et évoque les efforts faits par Chiang Kai Shek pour unifier ce pays de 450 millions d’habitants. Il rend, d’ailleurs, hommage à ce dernier et est, à cet égard, beaucoup moins sévère que ne l’a été l’Américain Stilwell. Il ne dissimule pas que Chiang Kai Shek, lui-même, avait commencé par subir l’influence russe et que son successeur, Mao Tse Tung, s’il est un disciple beaucoup plus strict des Soviets, aura sans doute le plus grand mal à échapper à leur étreinte. Lire la suite
Pour l’auteur, l’agression menée par l’URSS contre la civilisation de la Liberté se situe sur tous les plans. La défense doit donc être organisée elle-même sur tous les plans (stratégie totale) par toutes les Nations du monde qui se veulent libres, agissant solidairement. Les principales forces d’agression des Soviets ne sont pas leurs forces armées, mais : Lire la suite
En 1948, M. Robert d’Harcourt nous présentait Les Allemands d’aujourd’hui. En 1950, il nous invite à considérer le Visage de l’Allemagne actuelle. Les changements s’opèrent vite, presque d’une année à l’autre. Les Allemands maintenant ne se considèrent plus comme les « parias du monde ». Ils constatent que les vainqueurs sont devenus à leur égard des « prétendants ». D’où leur attitude nouvelle avec l’Ouest et avec l’Est. C’est cette situation qu’étudie M. Robert d’Harcourt. Ce qu’il apporte, ce ne sont pas des considérations politiques, mais des observations psychologiques, à petits traits, abondantes, surtout sur la classe moyenne. Lire la suite
Ce livre, traduit de l’anglais par François Labregère, a été doté d’un avant-propos dont l’auteur n’est autre que le président actuel de l’ONU, Carlos P. Romulo. C’est dire l’intérêt qu’il présente pour l’histoire de la délivrance des Philippines et celle de la guerre dans le Pacifique. Quand, à la suite de la chute de Corregidor, les Américains avaient dû évacuer militairement l’archipel, ils n’étaient pas partis sans espoir de retour, et, avant le débarquement sur la plage de Leyte, Chick Parsons, garçon audacieux, fixé aux Philippines depuis de longues années, avait réussi à s’échapper avec sa famille. Il fut, en sous-marin, renvoyé, sur sa demande, par le général MacArthur, dans l’archipel qu’il connaissait si bien, pour y organiser la résistance. Lire la suite
L’hebdomadaire Marchés coloniaux du monde a publié un numéro spécial sur la « Guyane Française ». C’est la première fois qu’une revue à diffusion internationale consacre un numéro au seul territoire français d’Amérique du Sud, aujourd’hui totalement inconnu en France, même dans les milieux officiels. Lire la suite
Le colonel Ailleret, constatant les progrès incessants et particulièrement rapides, de la science appliquée à l’art de la guerre, considère que, présentement, la manœuvre dans son sens général se présente sous la forme d’un trinôme stratégie–industrie–études et recherches. Ce dernier terme, ainsi que l’indique M. le général Blanc dans sa préface, annonce la manœuvre technique, d’où la nécessité qui en découle de former des techniciens dans tous les domaines militaires. Lire la suite
Ce livre rendra les plus grands services aux historiens de la Seconde Guerre mondiale, car il s’appuie sur tous les documents qui ont été publiés au sujet des relations entre Hitler et Mussolini de 1934 à 1945. Il complète sur bien des points les ouvrages déjà parus sur cette question. Et quel intérêt n’éprouve-t-on pas à pénétrer profondément dans ce drame qui a lié les destinées de l’Italie à celles de l’Allemagne ! Les manifestations spectaculaires du Pacte d’Acier ne servaient qu’à cacher dans l’Axe une tension qui ne pouvait aboutir qu’à une rupture. Lire la suite
M. Charles Roquebain, professeur de géographie à la Sorbonne, présente un tableau extrêmement intéressant des multiples ressources de la France d’outre-mer. Il étudie successivement la diversité des pays qui la composent, les aspects et les problèmes de l’agriculture indigène, les résultats de la colonisation, l’élevage, les mines, les forêts, etc. Lire la suite
En octobre a paru, édité par Garzanti à Milan, le livre X. a Flottiglia Mas de l’ex-capitaine de frégate de la Marine italienne, Prince Valerio Borghese. Ce livre est actuellement à sa 4e édition. Lire la suite
Cette œuvre est due au rédacteur militaire bien connu du grand journal américain The New York Times. C’est le résultat de dix-huit discussions qui ont eu lieu entre les membres d’un groupe nommé par le Conseil des relations extérieures et qui était présidé par l’auteur. Elles ont porté sur un grand nombre de problèmes stratégiques fondamentaux et sur la méthode la plus capable de préserver la civilisation américaine et occidentale : c’est dire leur intérêt. M. Baldwin estime nécessaire, avant toute chose, de se débarrasser de toutes idées préconçues et de ne pas s’imaginer, par exemple, que la guerre est définitivement abolie ; de même, on ne saurait concevoir une préparation absolue à cette dernière. Lire la suite
Les Souvenirs d’un Demi-Siècle de Maxime du Camp, dont la librairie Hachette a publié le second tome, confirment l’opinion que nous avons exprimée à propos du premier. Il s’agit là d’un journaliste de tout premier ordre et les témoignages de cet homme, si curieux de toutes choses et si bien informé, grâce à ses hautes relations internationales qu’il renouvelait, chaque année, à Baden, apportent une contribution extrêmement précieuse à l’histoire de la chute du Second Empire et à celle de la IIIe République de 1870 à 1882. Ce style alerte et incisif qui ne recule devant aucun détail surtout s’il est un peu secret, voire croustillant, fait revivre sous nos yeux des périodes extrêmement tragiques du passé français. Lire la suite
Ce livre important et bien fait sera fort utile à tous ceux qui s’intéressent à l’histoire politique de la dernière guerre. Il a le mérite de la priorité ; tout ne peut être dit sur un sujet si récent, aussi ample, aussi délicat : ce n’est qu’un premier défrichement, mais l’auteur a déjà accompli une œuvre méritoire et considérable. Il a, notamment, su tirer parti des témoignages et des comptes rendus des grands procès, de même que de la plupart des ouvrages imprimés anglo-saxons et russes. Tel qu’il est, on peut déjà se rendre compte de l’activité diplomatique souterraine qui, derrière le rideau de fer des hostilités, se déroula au cours de la Seconde Guerre mondiale. Très révélatrices sont surtout les pages consacrés aux tentatives de nombreux Allemands marquants pour sortir le Reich du guêpier tragique où l’avait plongé la folie de son Führer.
C’est un beau livre, frémissant d’une envolée de voiles blanches, emportées par une fraîche brise de régates, rempli du sel vivifiant des embruns ! Il n’est pas un yachtman, pas un marin qui ne voudra posséder ce magnifique ouvrage, orné d’abondantes photographies et de jolis dessins, évoquant cette magnifique marine dite de plaisance, héritière en ligne directe des grands vaisseaux du passé, et qui en a conservé toute la poésie. Elle est aussi une école de courage, de sang-froid, qui exige et développe les plus belles qualités viriles. C’est l’histoire d’un siècle de yachting qui nous est ici retracée avec des digressions charmantes, des récits pleins d’humour, voire des chansons et aussi une précision de détails techniques que l’académicien de marine M. Thierry est si bien qualifié pour donner. On y retrouve tous les types de bateaux, depuis les joyeux canotiers de Chatou, jusqu’aux jouteurs des croisières et des régates internationales, et aux esquifs héroïques d’Alain Gerbault et de Marin Marie.
Les personnages des services secrets posent décidément aux foules des énigmes jamais déchiffrées. C’est sans doute qu’en cette matière, la légende devance l’Histoire. Le dernier chef de l’Abwehr semble ajouter à cette confusion. M. Bloch-Morhange nous en donne, dans Les Fabriquants de guerre, une silhouette marquée de traits originaux, aux proportions inattendues, qui nous conduit dans ces coulisses obscures où l’esprit du commun bute et se déconcerte. N’a-t-on pas déjà dit que ces organismes tenaient les fils de la politique des pays et courbaient sous leur loi le destin de ceux-ci ? L’auteur entend nous montrer un Canaris fort compliqué, préparant dès 1923 les voies d’une Allemagne omnipotente en Europe, par le moyen d’une « organisation mondiale d’influences allemandes », secrète et personnelle. Lire la suite
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