Bismarck
Il est paru sur le Chancelier de fer une littérature si considérable que ce n’est pas sans appréhension que nous avons abordé la lecture de ce dernier livre : nous devons reconnaître qu’elle ne nous a pas déçus.
L’auteur a tiré parti des publications les plus récentes, notamment de l’ouvrage en trois volumes de l’historien suisse Erich Eyck et de la grande biographie de Arnold-Oscar Meyer, publiée en Allemagne en 1944.
Ce qui le distingue de ses devanciers, c’est le sens de la vie. Nous voyons agir sous nos yeux ce géant si près de son terroir natal – mélange complexe de solides qualités ancestrales et de dangereuses déficiences propres à la race allemande – en une œuvre écrite au moment où s’est écroulé le fragile édifice de grandeur élevé sur la violence par ce gentilhomme-farmer, roué et cynique, mais, à certains égards, génial. Son évocation par un profond connaisseur de la politique européenne est extrêmement instructive.