Le Moyen-Âge
Cet ouvrage fait partie d’une « trilogie de l’Histoire de France » dont il forme le premier volume : Moyen-Âge, ère classique, révolutions. On sait la réputation de M. Joseph Calmette comme historien. Les études sur le Moyen-Âge de l’ancien professeur à l’Université de Toulouse, membre de l’Institut, font autorité. Le livre qu’il nous donne aujourd’hui joint à la solidité scientifique l’agrément d’une forme claire et aisée qui le rend accessible au grand public. Une brève instruction rappelle les éléments gaulois, romains et germaniques qui se mêlent sur le sol qui va former la France. La langue latine est adoptée ; littérature, art, industrie, religion, tout est romanisé ; mais le sang reste gaulois ; c’est celui qui a formé un Vercingétorix au cœur généreux.
Tributaire de la Rome des Césars, notre patrie l’est aussi de la Rome de Saint-Pierre. Le christianisme s’y implante qui fera de la France la « fille aînée de l’Église ». Comment et quand se sont créées l’idée et l’expression de Moyen-Âge ? C’est ce que M. Calmette établit avec précision. L’idée remonte au XVIe siècle chez les savants ; l’expression dans son sens actuel n’a cours qu’au début du XIXe siècle. En 1838, les programmes scolaires consacrent définitivement cette terminologie. On marque le terme final du Moyen-Âge à la prise de Constantinople, 1453 ; il est, suivant M. Calmette, plus judicieusement ramené à 1492.
Et le récit de cette période de notre histoire se développe rapide mais complet, mêlant aux considérations politiques et culturelles des récits de combats, des tableaux de mœurs, des figures représentatives, distinguant l’histoire de la légende, expliquant souvent l’une par l’autre. Signalons, parmi les pages les plus attachantes, comme il est naturel, celles qui concernent Saint-Louis, Du Guesclin, Jeanne d’Arc, ce sont des redressements et des éclats de lumière après les déclins et les ombres. Dans cette période millénaire, le rôle civilisateur de la France apparaît avec toute son ampleur et sa grandeur.