Grandeur de la « Troisième », de Gambetta à Poincaré
Ce petit livre n’est pas une œuvre de polémique ni, malgré son titre, un dithyrambe. Écrit avec l’entrain et l’esprit étincelants qu’on connaît à son auteur, membre de l’Institut, c’est une synthèse de l’histoire de la IIIe République. Elle a évidemment mal fini, mais Maurice Reclus n’a pas de peine à démontrer qu’elle a remporté, en tous les domaines, des succès étonnants.
Il réhabilite bon nombre de personnalités qui, aux yeux des Français moyens trop souvent insatisfaits, passaient pour falots ou un tantinet ridicules. Il n’hésite pas à placer un Delcassé au-dessus d’un Vergennes. Il ne craint pas d’affirmer que de modestes bourgeois comme Émile Loubet ou Armand Fallières ont été plus vraiment chefs d’État que pas mal de Capétiens directs ou indirects et qu’un Eugène Étienne, un des créateurs les plus énergiques de notre empire colonial, a joué, dans l’histoire de France, un rôle plus bienfaisant qu’un Choiseul. Bien entendu, Gambetta, Ferry, Clemenceau apparaissent à Maurice Reclus comme des personnalités de tout premier ordre, équivalentes aux plus brillantes de notre histoire. La lecture de ce petit livre serait à conseiller à ceux qui hésitent à s’affirmer républicains.