Le Sea Power dans la Seconde Guerre mondiale
C’est un livre extrêmement important qui vient d’être traduit dans cette collection. Ce n’est pas une histoire narrative de la guerre ni une critique des opérations navales, c’est plutôt une étude de stratégie générale où l’auteur a cherché à montrer comment toutes les campagnes de terre et de mer ont été influencées par la maîtrise de la mer et comment, par ces moyens, a pu être imposée à l’Axe une capitulation sans conditions.
C’est dire que l’auteur, qui fut directeur du Service des renseignements au ministère de la Marine de guerre des États-Unis, écrit en disciple de Mahan : mais c’est un Mahan modernisé. Si, en effet, la doctrine de ce dernier reste intégralement valable jusqu’en 1914, la puissance maritime de 1939 à 1945 s’est vue assigner des limites et a dû être complétée par la puissance aérienne.
Le chapitre le plus suggestif, à notre gré, est le dernier relatif aux armes nouvelles et aux relations internationales ; très succinct, il ouvre cependant des perspectives extrêmement suggestives sur l’avenir des armes et en particulier des armes maritimes, à la lumière des expériences déjà acquises au sujet de l’énergie nucléaire. Il est possible que l’emploi de celle-ci conduise les constructeurs navals à des formules toutes nouvelles quant à la propulsion des navires ; il en résulterait la naissance d’engins originaux pouvant tenir la mer beaucoup plus longtemps en surface ou sous les eaux.
Ces considérations seront à méditer par tous ceux qui préparent, dès à présent, la stratégie navale et combinée de demain.