Correspondance du maréchal Clauzel
Ce volumineux ouvrage de plus de 800 pages est constitué par le relevé des lettres échangées de 1835 à 1837 entre le maréchal Clauzel, alors gouverneur général de l’Algérie, le ministre de la Guerre et les principaux collaborateurs du maréchal.
La lecture de ces lettres est fort intéressante car elle nous ouvre des horizons nouveaux sur des faits encore plus ou mal connus : occupation de Mascara et de Tlemcen, colonnes de la Tafna, occupation de Rachgoun, tentatives révolutionnaires de Bône, qui affirmèrent l’exceptionnelle valeur des troupes d’Afrique. Elle est aussi particulièrement instructive : elles témoignent en effet des difficultés auxquelles s’est heurté le maréchal Clauzel, qui fut un grand gouverneur, dans sa lutte contre Abd-el-Kader et dans l’établissement des bases d’organisation de l’Algérie. Ces difficultés résultaient, pour la plupart, d’une méconnaissance complète des servitudes coloniales de la part du Gouvernement et, surtout, du Parlement : le Gouvernement, sous l’influence du Parlement, se refusait à accorder au maréchal Clauzel les moyens qui lui auraient permis de mener plus rapidement et plus économiquement sa tâche à bonne fin. Conséquence regrettable des influences politiques qui ont, de même, paralysé si souvent le développement de notre expansion coloniale en Afrique et en Extrême-Orient.