Ce petit livre de Paul Bastid, membre de l’Institut, est la reproduction des articles publiés par lui dans un journal du matin pour le compte duquel il accomplit deux voyages, aux États-Unis et en Amérique latine, au cours de l’année 1947. Ce sont des notes prises au jour le jour, mais non point le résultat d’observations hâtives, car, un homme d’une pareille culture était particulièrement bien préparé à nous donner, sous une forme concentrée, une esquisse aussi exacte que loyale de la structure politique, économique et sociale des principaux pays qu’il a ainsi parcourus. Aucun des problèmes essentiels qui se posent dans les deux Amérique ne lui a échappé. Comme il est naturel, les questions culturelles ont attiré particulièrement ce lettré et on trouvera, dans sa première partie sur les États-Unis, une pénétrante analyse sur le monde des universités et sur le problème des races.

Bien intéressantes sont aussi les observations qu’il rapporte des pays comme le Brésil, l’Argentine, le Chili, la Bolivie, le Pérou, la Colombie, le Venezuela, l’Amérique centrale et le Mexique. Nous sommes réconfortés à l’idée qu’ils aspirent, comme nous avons pu nous-mêmes le constater, à une union de plus en plus intime avec notre pays. Mais il ne faut pas se dissimuler que, si opposés qu’ils apparaissent aux États-Unis par une sorte de nationalisme en pleine croissance, leurs gouvernements, avec le consentement tacite de peuples souvent encore peu évolués, sont cependant le plus souvent de véritables auxiliaires pour celui, tout-puissant et victorieux, des États-Unis.