Les opérations du IIIe Corps d’armée en 1939-1940
Le IIIe Corps d’armée mobilisé se voit confier le secteur défensif de Lille, puis celui de l’Escaut. Le général de La Laurencie, qui le commande dès le temps de paix, expose les déficits d’armement et de matériel bientôt aggravés par les prélèvements de pseudo-affectés spéciaux, l’aviation inexistante et les contacts délicats et décevants avec les autorités belges.
L’auteur s’élève contre l’imprudence qui fait abandonner un front organisé pour se porter sur la Dyle. Son Corps d’armée y arrive juste à temps pour recevoir l’attaque allemande sur une position inexistante. Privé de ses groupes de reconnaissance, il n’en lutte pas moins courageusement et est entraîné dans le mouvement de repli ; il retrouve ses positions de départ après neuf jours de combat avec des divisions quelque peu disloquées. On suit alors, pas à pas, la série d’opérations qui aboutissent à Dunkerque ; encore le général de La Laurencie permet-il, par une marche osée, rendue possible par l’excellence de ses troupes, de défendre cette ville pendant quatre jours et de faciliter ainsi rembarquement des Anglais et d’une partie de son Corps d’armée.
Transporté en Angleterre, puis à Cherbourg, le général de La Laurencie combattra en Normandie, rameutant les éléments en retraite et ceux qui se reforment. Retraitant de la Seine où il assure la liaison entre le général Duffour et l’aile gauche de l’Armée de Paris, il est affecté à la Xe Armée, de nouvelle formation, et suit son repli sur Mortagne et Craon. Il passe successivement sous les ordres du IIIe Groupe d’armées, puis du GQG, défend la Mayenne, la Loire, la Creuse, la Touvre pour aboutir à la Dordogne, où l’armistice met fin à cette Odyssée.
On ne peut que rendre hommage à la troupe qui, suivant l’expression du général de La Laurencie, « a lutté vaillamment, plongée dans la plus écrasante décomposition nationale ».