Ma mission en Asie soviétique
Au moment où les chances d’une entente entre l’URSS et les États-Unis paraissent dangereusement diminuer, la lecture d’un pareil livre est particulièrement suggestive. L’ancien vice-président des États-Unis avait été, en 1944, chargé par son ami Franklin D. Roosevelt, de se rendre en Sibérie, d’étudier la situation de l’Asie soviétique et les problèmes de la frontière russo-chinoise. Il est résulté de ce voyage une œuvre pleine d’enthousiasme, sans la moindre restriction dans les jugements, ni sur l’accueil réserve à sa personne, ni sur les perspectives d’entente russo-américaine, ni sur l’entreprise gigantesque de développement, agricole ou industriel, de la Sibérie nouvelle. Quelle que soit l’opinion du lecteur, il lira ce livre avec un intérêt passionné, car il apporte, non seulement des impressions très vives et attachantes, mais des faits sur cette réalisation colossale qui rappelle, par tant de côtés, celle réussie par les Américains dans leur Far-West.
À suivre l’auteur dans son périple aérien, nous apprenons à connaître des centres, totalement inconnus aux géographies de notre jeunesse, Oimekau, Bereliakh, Yakoutsk, Komsomolsk, Oulan-Oude, Krasnoïarsk, Novo-Sibirsk, Karaganda, Tachkent, Alma-Ata, etc., et nous comprenons mieux comment, de ces solitudes glacées, sont sortis les matériels industriels, qui permirent à la Russie d’hier de se sauver, et qui garantissent à celle de demain un équipement technique de plus en plus efficace dans la concurrence mondiale.