L’Armée nationale
Le général Jousse a essayé d’établir les grands principes sur lesquels doit reposer l’organisation de l’Armée nécessaire à la France et son ouvrage, très personnel, est fort intéressant. Les deux premiers chapitres, qui en constituent, en fait, les bases, sont consacrés à l’étude du caractère nouveau que prend le problème de la Défense nationale avec la guerre totale et, de ce fait, le rôle prédominant que doit prendre le « Gouvernement seul responsable », non seulement de la préparation de la Défense nationale, mais aussi de la conduite de la guerre. Le général Jousse reconnaît la nécessité d’un Haut Commandement s’exerçant dans toute sa plénitude, niais, devant la multiplicité des problèmes, il le renforce à juste titre des conseillers techniques auxquels il semble attribuer, dans la décision, une part susceptible de donner peut-être la plénitude d’autorité qui a permis à Foch, comme à Eisenhower, de conduire les armées alliées à la Victoire.
Les chapitres consacrés à l’Armée nationale elle-même, à son organisation, à sa mobilisation sont marqués par le sentiment précis des réalités présentes qui exigent qu’on abandonne un système qui ne répond plus aux conditions actuelles de la guerre. Les chapitres relatifs au recrutement des cadres et, en particulier, à celui des cadres de carrière, à la préparation des officiers à leur tâche, aux différents échelons de la hiérarchie, à leur avancement constituent une partie notable du livre. Le général a su montrer comment l’officier de carrière doit et peut à la fois développer ses connaissances professionnelles, sans se cantonner dans un cadre étroit qui l’éloigne de l’activité, de la masse de la nation.
Enfin ses propositions sur les réformes à apporter aux méthodes de commandement et d’administration sont tout à fait justifiées et permettraient, sans doute, de simplifier et de renforcer l’exercice de l’autorité.