Février 1948 - n° 045

Je viens de lire de vieux papiers d’avant-guerre. Dans un texte traitant de Politique militaire, je suis tombé sur l’énoncé de la mission donnée par le Gouvernement aux forces armées : « Assurer la sécurité de la France, de son Empire et de ses lignes de communication ». J’ai trouvé qu’il sonnait comme l’expression d’un vœu, irréalisé sûrement, mais pourquoi ? Par des fautes humaines intéressantes à discerner et à définir, dont on s’est déjà beaucoup occupé, ou parce qu’irréalisable ? J’ai pensé que, si la sécurité du pays n’avait pas été assurée, nous avions néanmoins remporté la victoire. Lire les premières lignes

  p. 147-161

C’est un lieu commun de qualifier la deuxième guerre mondiale de « guerre de matériel » ; mais ce serait commettre une lourde erreur que d’y voir la condamnation de la formule de Napoléon, qui promet la victoire aux gros bataillons, ou de Clausewitz, pour qui « la supériorité du nombre est l’agent le plus général de la victoire ». Il est clair qu’à égalité de civilisation, cette supériorité se manifeste dans le domaine de l’armement comme dans celui des effectifs. À cet égard, la dernière guerre a confirmé les enseignements de la précédente : là aussi, la victoire finale a été celle d’une coalition, dont les ressources n’ont cessé de s’accroître alors que s’usaient celles des États centraux. Les revers de la France en 1940, la défaite de l’Allemagne en 1945 s’expliquent par leur infériorité numérique aussi bien que technique en face des envahisseurs. La notion de potentiel de guerre, capitale dans les guerres « totales » de l’époque contemporaine, est inséparable du chiffre de la population et aussi de sa composition par âges : les « Trois Grands » ne sont-ils pas précisément trois groupements humains dont le moindre, mais le plus concentré, compte 140 millions d’âmes ? Lire les premières lignes

  p. 162-175

Une des causes des succès militaires de l’U. R. S. S. a été l’effort intellectuel consacré, pendant la guerre même, à l’étude des événements et aux enseignements à en tirer. L’autorité militaire soviétique entend profiter de cette expérience, et la presse militaire consacre de nombreux articles à l’examen des méthodes qui y ont été employées. L’aviation a été l’objet de beaucoup de ces études. En voici un exposé sommaire. Lire les premières lignes

  p. 177-195
  p. 196-207

À propos de l'incident de Mechelen : le 10 janvier 1940, suite aux conditions météorologiques difficiles, un avion allemand attérit en Belgique avec des officiers allemands porteurs d'éléments sur un plan d'invasion de la Belgique et des Pays-Bas.  Lire les premières lignes

  p. 208-220
  p. 221-242

L’article sur « Formation des cadres et fusion des Armes » que votre revue a bien voulu publier dans le numéro de juin dernier a provoqué deux réfutations de la thèse que j’ai soutenue : l’une par le colonel Maurin (« Formation des spécialistes et combinaison des armes ») dans le numéro d’octobre, et l’autre par le colonel Conze (« Défense des Armes ») dans le Bulletin d’Information de l’Artillerie et des FTA, du mois de septembre. Sans vouloir prolonger un débat qui pourrait lasser vos lecteurs, il me semble nécessaire d’apporter encore quelques précisions, après avoir noté que les objections faites se classent plutôt dans les difficultés que dans les inconvénients proprement dits. D’autre part, certaines erreurs de faits ont été commises. Lire la suite

  p. 243-245

Chroniques

  p. 246-250
  p. 250-255
  p. 255-260
  p. 260-264

L’abdication forcée du roi Michel (30 décembre 1947) nous apparaît comme l’aboutissement fatal de la manœuvre amorcée il y a deux ans et demi par M. Vychinski, lorsque le commissaire adjoint aux Affaires étrangères se rendit lui-même à Bucarest pour faire accepter au jeune souverain un gouvernement Groza. La négociation avait été difficile ; on s’étonnait, dans les chancelleries, de voir le diplomate soviétique prolonger au-delà de toute prévision son séjour en Roumanie. Mais M. Wychinski est aussi patient qu’il est habile : il ne quitta Bucarest qu’après avoir obtenu ce qu’il y était venu chercher, c’est-à-dire l’asservissement virtuel de l’État roumain à la politique de Moscou. Avec l’abdication du Roi et l’institution d’une « république populaire », cet asservissement est devenu réel, officiel et définitif. Lire les premières lignes

  p. 264-268

La lutte contre l’inflation en France semble prendre un caractère plus énergique. Le Gouvernement a entrepris l’assainissement monétaire intérieur, et on lui prête, au point de vue extérieur, des projets tendant à l’établissement de taux de change multiples. Il nous paraît intéressant de comparer cette politique, au moins dans ce que nous en savons à l’heure actuelle, à certaines expériences étrangères récentes, pratiquées en URSS et en Italie. Lire les premières lignes

  p. 268-272

Bibliographie

Général G. Roton : Années cruciales (La course aux armements, la Campagne)  ; Éditions Lavauzelle, 1947 ; 304 pages - A. J.

Avant d’être chef d’état-major du Haut Commandement sur le front Nord-Est, le général Roton avait fait une grande partie de sa carrière en Europe centrale. C’est donc une plume particulièrement qualifiée qui retrace, avant d’entreprendre le récit de la campagne de 1939-1940, les prodromes de la guerre. Cette évocation est d’une utilité incontestable, car elle met dans son cadre exact l’aboutissement d’une crise née aux lendemains de l’autre guerre. Renaissance de la puissance allemande, reconstitution de la Wehrmacht, Anschluss, tragédie tchécoslovaque, telles sont les étapes que l’auteur nous propose en un tableau, brossé rapidement, plein de faits et de jugements intéressants. Lire la suite

  p. 273-274

Paul Reynaud : La France a sauvé l’Europe. T. I et T. II  ; Éditions Flammarion, 1947 ; 626 et 622 pages - Edmond Delage

Sous ce titre – discutable – l’ancien président du Conseil a, en deux volumes de plus de 620 pages chacun, écrit une histoire véritablement monumentale de l’avant-guerre et de la guerre et nourri le dossier de la crise mondiale traversée par l’Humanité (et qui n’est pas encore terminée) d’une masse de documents et de jugements uniques par leur qualité, aussi bien que par l’esprit patriotique qui les a inspirés. Il ne s’agit pas, ici, d’un simple exposé des faits. M. Paul Reynaud ne s’est jamais contenté, dans le cours d’une longue et brillante carrière, d’être un spectateur. Il a toujours courageusement pris parti et l’on ne saurait attendre de lui des jugements qui n’aient pour but que l’explication des événements. Il ne mâche jamais ses mots : il ne dissimule jamais ses opinions ; il pose crûment les questions les plus directes ; il appelle, comme disait l’autre, un chat un chat, et un crime un crime. Lire la suite

  p. 274-275

Général Germain Jousse : L’Armée nationale  ; Éditions Berger-Levrault, 1947 ; 212 pages - B.

Le général Jousse a essayé d’établir les grands principes sur lesquels doit reposer l’organisation de l’Armée nécessaire à la France et son ouvrage, très personnel, est fort intéressant. Les deux premiers chapitres, qui en constituent, en fait, les bases, sont consacrés à l’étude du caractère nouveau que prend le problème de la Défense nationale avec la guerre totale et, de ce fait, le rôle prédominant que doit prendre le « Gouvernement seul responsable », non seulement de la préparation de la Défense nationale, mais aussi de la conduite de la guerre. Le général Jousse reconnaît la nécessité d’un Haut Commandement s’exerçant dans toute sa plénitude, niais, devant la multiplicité des problèmes, il le renforce à juste titre des conseillers techniques auxquels il semble attribuer, dans la décision, une part susceptible de donner peut-être la plénitude d’autorité qui a permis à Foch, comme à Eisenhower, de conduire les armées alliées à la Victoire. Lire la suite

  p. 275-275

Maurice Reclus : Jules Ferry  ; Éditions Flammarion, 1947 ; 433 pages - Edmond Delage

Bien que Jules Ferry soit, de loin, le plus grand homme d’État français du dernier quart du XIXe siècle, sa personnalité est peu connue et souvent méconnue. Maurice Reclus, brillant historien de la Troisième République, vient de lui consacrer un volume très important qu’on peut considérer comme définitif, et qui « classe » une fois pour toutes à son véritable rang – l’un des premiers de notre histoire – le réformateur de l’enseignement en France et le fondateur de l’Empire colonial français. Lire la suite

  p. 276-276

Commandant Dutrey-Lassus et commandant Albert-Maurice Stolz : Le groupe de bombardement Tunisie  ; (préface du général Marcel-Jospeh Vigouroux) ; Éditions Berger-Levrault, 1947 ; 255 pages - Edmond Delage

Voici encore une belle monographie qui constitue une utile et noble contribution à l’histoire de la guerre aérienne et au rôle qu’y a joué l’aviation française. Elle est consacrée au groupe aérien de bombardement lourd 1/25 « Tunisie ». Ce groupe passa ensuite en Grande-Bretagne où il devint, en gardant son nom symbolique, le Squadron 347, dans le cadre de la Royal Air Force (Bomber Command). Lire la suite

  p. 276-277

Winston Churchill : Mes discours secrets  ; Éditions Paul Dupont, 1947 ; 141 pages - Edmond Delage

C’est une heureuse idée qu’ont eue les Éditions Paul Dupont de nous donner la traduction française des 5 discours prononcés par M. Winston Churchill dans les séances secrètes de la Chambre des Communes. Ils portent sur des sujets essentiels pour le salut de l’Empire britannique et la coalition des peuples libres ; ce sont les suivants : L’Angleterre seule dans la guerre (20 juin 1940) – Le Parlement délibère sous les bombes (17 septembre 1940) – La bataille de l’Atlantique (25 juin 1941) – La chute de Singapour (23 avril 1942) – Le rôle de l’amiral Darlan (10 décembre 1943). Lire la suite

  p. 277-277

Lieutenant-colonel Edmond Blanc : L’aviation  ; Éditions Larousse, 1947 ; 400 pages - Edmond Delage

Un tel livre répond au désir de la plupart de ceux que l’aviation attire ou intéresse, ou qui la servent. Il contient, en effet, d’une part, l’essentiel de ce qu’il convient de connaître, et, d’autre part, les développements nécessaires pour ceux qui veulent approfondir les questions principales. L’auteur, rédacteur en chef de l’excellente revue Les Ailes, ancien professeur à l’École de l’Air de Versailles, et qui compte plus de trente années au service de l’aviation, a su dégager les idées maîtresses avec simplicité, et étudier à la fois la Machine et l’Homme dans un louable effort de vulgarisation. Aérodynamique, pilotage, construction, météorologie, vol à voile, navigation, rien n’est oublié dans cette œuvre. Lire la suite

  p. 277-278

John Fisher : Les Russes tels qu’ils sont. Ce qu’on voit aujourd’hui en URSS  ; Librairie Hachette, 1947 ; 281 pages - R.

Ce livre, œuvre d’un fonctionnaire américain de l’Administration des Nations unies pour le secours et la reconstruction (UNRRA) qui a séjourné plusieurs mois en Ukraine, présente un intérêt vraiment exceptionnel pour tous ceux que passionne la plus redoutable question de notre temps : « Quels sont les buts véritables de la politique russe depuis 1945 ou, plus précisément, les intentions profondes du petit groupe d’Hommes qui la dirigent ? ». Le témoignage de John Fisher emprunte sa valeur à l’évidente objectivité de l’auteur, à la sympathie qu’il éprouve pour le peuple russe. Il reconnaît l’efficacité de la machine administrative édifiée par le Parti communiste russe, la probité par laquelle ses fonctionnaires se distinguent de ceux de l’ancienne Russie tsariste. Il pousse l’impartialité jusqu’à reconnaître que l’organisation de l’hygiène et de la santé dans les campagnes russes est supérieure à celle réalisée actuellement dans l’ouest américain. Il note que le Russe moyen, habitué de tout temps à vivre sous un régime policier, n’est pas mécontent de son sort. Lire la suite

  p. 278-278

Bernard Newman : La nouvelle Europe  ; Éditions Mac Millan, 1943 ; 652 pages - A. L.

L’édition anglaise de ce livre date déjà de la fin de 1942, l’édition américaine est postérieure à l’entrée en guerre des États-Unis, Mais l’ouvrage contient de nombreuses idées encore fort intéressantes aujourd’hui. Historien, journaliste, conférencier, romancier, Bernard Newman, qui s’était engagé à dix-sept ans dans l’armée britannique lors de la Première Guerre mondiale, a, depuis, passé pendant quinze ans, chaque été, à visiter tous les pays du continent où il voyait naître des difficultés à résoudre aujourd’hui. Il voyagea le plus souvent à bicyclette, logea souvent sous d’humbles toits, s’entretenant avec le menu peuple, mais il put obtenir aussi des interviews des hommes d’État les plus notoires : un de Hitler en 1933 ; il eut l’honneur d’être expulsé en 1935 par Mussolini. Il a essayé de grouper dans son livre toutes les données possibles sur l’histoire, les origines ethniques, les conditions géographiques et économiques des territoires contestés. Lire la suite

  p. 279-279

André Gaudel / André Blanchet : L’Indochine française en face du Japon
Au pays des Ballila jaunes
 ; Éditions Susse, 1947 ; 237 pages / Éditions Dorian, 1947 ; 252 pages - Edmond Delage

Le petit livre d’André Gaudel est une explication franche de la situation particulière ou se trouva l’Indochine face à face avec le Japon. La communauté française ne comptait que 42 000 âmes, dispersées dans une masse de 23 millions d’autochtones, menacée par 120 millions de Japonais et de Siamois. L’auteur analyse les conditions géographiques, économiques, politiques du problème indochinois et il essaie de montrer à quelles difficultés les responsables de la politique française en Indochine ont eu à faire face. Lire la suite

  p. 279-280

Robert Goudima : L’Armée rouge  ; Éditions Défense de la France, 1947 ; 423 pages - Edmond Delage

C’est un livre notable que celui que vient de publier M. Robert Goudima sur l’Armée rouge. Sous le nom de Jean Ligny, il a publié pendant l’Occupation, avec la collaboration d’un journaliste suisse, Le colosse russe. Il est d’ailleurs né en Russie et la présentation de son livre révèle une liaison certainement intime avec les autorités soviétiques responsables de la création et de la mise en œuvre de l’armée dont il décrit le développement et l’action. Son livre ne comporte pas la moindre restriction dans l’éloge ! aucune ombre à ce tableau magnifique. Il contient des renseignements puisés, semble-t-il, aux meilleures sources soviétiques qui permettent, de se faire une idée de l’œuvre réalisée par l’URSS pour la création de l’instrument puissant qui lui permit de sauver son territoire avant de passer à la contre-offensive décisive. Lire la suite

  p. 280-280

W. Rinckenberger : L’Alsace, rempart français sur le Rhin  ; Éditions La Jeune Parque, 1947 ; 230 pages - Edmond Delage

Le livre de M. W. Rinckenberger constitue une excellente monographie de l’histoire d’Alsace, surtout du point de vue économique, au cours de la guerre. Il montre que l’emprise exercée par les conquérants sur ce magnifique pays, annexé, de fait, à la Grande Allemagne, menaçait d’annuler complètement sa vie matérielle et surtout morale. C’est avec émotion que l’on ratifie la conclusion de l’auteur, en plein accord avec J. Schlumberger, lorsque celui-ci déclare : « Il y a des infortunes plus amères que d’être étroitement rationnés ou forcés de vivre au ralenti. Ceux d’entre nous qui ont vu déporter vers l’Allemagne un de leurs enfants, et qui, jamais, n’en ont plus eu de nouvelles, considéreraient comme un outrage qu’on mit en balance avec ce malheur le plus ou moins bon ravitaillement dont ils ont joui pendant la guerre ; or, c’est précisément le cas des Alsaciens ». Lire la suite

  p. 280-281

Émile Baas : Situation de l’Alsace  ; Éditions Le Roux et Cie, 1946 ; 208 pages - Edmond Delage

L’œuvre de M. Émile Baas remonte à la fin de 1944. Il est particulièrement intéressant en ce sens qu’il cherche à expliquer l’Alsace à la France car, prétend-il, notre chère et grande province est restée longtemps trop peu connue. Ce fils d’Alsace, cet homme du terroir préconise pour son « pays » un embryon d’origine provinciale, dût-il jurer avec le cadre politique du reste de la France, un régime d’exception pour des fonctionnaires recrutés sur place. Il parle avec conviction du « peuple d’Alsace », de sa fidélité à la patrie française, mais aussi de ses droits particuliers. Enfin il dépeint l’Alsace comme une plaque tournante économique où s’effectue la bifurcation de l’Est et de l’Ouest, du Nord et du Sud européen. Il lui réserve le rôle capital d’observatoire de la Germanie et du centre de la Rhénanie. Lire la suite

  p. 281-281

Bruno Lasker : Les peuples de l’Asie en mouvement  ; Éditions Payot, 1946 ; 200 pages - B.

La librairie Payot a donné sous ce titre une importante étude de Bruno Lasker, Membre de l’American Sociological Society. L’auteur étudie parmi les migrations humaines, les migrations modernes en Chine, en Corée, au Japon, aux Indes et en Malaisie. Elles n’ont pas mis en branle moins de 600 millions d’êtres humains. Elles ont des causes multiples : économiques, religieuses, politiques, militaires et risquent d’avoir des conséquences profondes, souvent désastreuses, telles que famines, épidémies, guerres, par le déséquilibre qu’elles entraînent entre les régions et les populations qui les occupent. Il faudrait donc, selon Bruno Lasker, établir un plan concerté international susceptible d’harmoniser ces immenses mouvements. Ce document de première main permet, en même temps, de pénétrer la psychologie des peuples asiatiques ; sa lecture est donc recommandable aux chefs militaires et civils qui sont en contact avec eux.

  p. 281-281

Harrison Forman : Ce que j’ai vu en Chine rouge  ; Éditions Pierre Seghers, 1946 ; 274 pages - Edmond Delage

Parmi les œuvres que nous devons à la phalange intrépide des grands reporters américains, celle de Harrison Forman, traduite par Sabine Bernard-Derosne, est une des plus suggestives car elle nous entraîne dans un des pays les plus inconnus et les plus mystérieux de l’heure présente : la Chine Rouge. Avec l’auteur, nous vivons la vie même de toute une partie de la Chine dans cette border région où bien peu d’Européens ont pu pénétrer. Nous y assistons avec lui à un effort immense, non seulement militaire, mais politique. Lire la suite

  p. 282-282

Georges Rodger : Voyage au désert  ; Éditions du Vieux-Colombier, 1946 ; 182 pages - Edmond Delage

Le voyage au désert de Georges Rodger, traduit de l’anglais par France Olnay, se lit comme un roman. Ce reporter intrépide, qui n’hésita pas à risquer sa santé et à jouer sa vie dans des moments particulièrement dramatiques et dans des voyages auxquels un moins robuste n’aurait pas résisté, a, en effet, traversé toute l’Afrique, depuis le Tchad jusqu’aux montagnes d’Abyssinie, les déserts de Libye et de l’Iran pour repartir ensuite, infatigable, dans la région de Rangoon. C’est un plaisir que d’assister, par exemple, à sa randonnée sur 5 000 kilomètres en voiture pour voir une bataille à laquelle il arriva, d’ailleurs, trop tard et pour rattraper les vainqueurs de l’Érythrée. C’est du meilleur reportage américain, plein d’humour, de vie et de précision, et les photographies sont parfaitement réussies.

  p. 282-282

Walter Duranty : Histoire de la Russie soviétique  ; Éditions Stock, 1946 ; 388 pages - Edmond Delage

Walter Duranty est un de ceux qui, bien qu’Anglais, ont travaillé comme correspondants du grand quotidien américain New-York Times. Il a publié un très grand nombre d’articles traduits en sept langues et recueillis en un livre substantiel sous le titre de Mission to Moscow. Aujourd’hui, M. Émile Sablons nous donne une traduction de son histoire de la Russie soviétique. Lire la suite

  p. 282-283

Louis Fischer : Le grand défi  ; Éditions Vent du large, 1947 ; 464 pages - Edmond Delage

Le Grand Défi de Louis Fischer est encore un exemple du rôle fort important que tient dans la politique et la stratégie américaine le grand journalisme. Louis Fischer a assisté à la dernière guerre sur les principaux théâtres d’opérations et il a dressé dans ce livre un véritable bilan politique de cette lutte gigantesque. Les dirigeants de son pays, à commencer par des hommes comme Summer Welles et les conseillers les plus intimes du président Roosevelt, ont, à maintes reprises, profité de son expérience et de ses avis, fondés sur une vision directe des réalités. Louis Fischer ne s’est pas seulement penché sur les problèmes européens, il a séjourné aux Indes, en Chine, et, longtemps aussi, auparavant, en Russie soviétique. Lire la suite

  p. 283-283

Jan Ciechanowski : La rançon de la victoire  ; Éditions Plon, 1947 ; 524 pages - Edmond Delage

La rançon de la victoire méritait l’excellente traduction que lui a donnée M. Jean Muray dans la collection des « Choses vues » publiée à la Librairie Plon sous la direction de M. Robert de Saint-Jean. L’auteur, qui fut pendant quatre ans et demi ambassadeur de Pologne auprès du gouvernement des États-Unis dans les années cruciales de préparation à la guerre, et du déclenchement de la grande démocratie en faveur des Nations libres occidentales, nous donne ici, du point de vue polonais, comme il est naturel, mais aussi avec une lucidité et un talent hors pair, le récit fidèle des événements auxquels il a assisté en ce magnifique observatoire international qu’était la capitale des États-Unis. Lire la suite

  p. 283-284

Comte Folke Bernadotte : La Fin  ; Éditions Marguerat-Lausanne, 1945 ; 141 pages - Henry Freydenberg

La fin embrasse la période de janvier 1945 à la capitulation du Reich. Parti en Allemagne pour tenter d’adoucir les horreurs des camps de concentration et ramener en Suède les Nordiques déportés, le comte Bernadotte eut plusieurs entrevues avec von Ribbentrop et Himnler. Appuyé par Schellenberg, combattu par Keltenbrunner, tous deux sous-ordres de ce dernier, il parvient, après de nombreuses difficultés de tous ordres, au but qu’il s’était proposé et obtint, de plus, l’évacuation des contingents français de Ravensbrück. Lire la suite

  p. 284-284

Général Quirino Armellini : Diaro di guerra. Nove mesi al Comando Supremo [Journal de guerre : Neuf mois au commandement suprême]  ; Éditions Garzanti, 1946 ; 307 pages - R. (du)

Cet ouvrage, paru au cours du 1er trimestre 1946, est l’histoire du commandement suprême (le Grand Quartier général italien) pour la période allant de la mise sur pied de cet organisme, à la veille de l’entrée en guerre de l’Italie aux côtés de l’Allemagne, jusqu’à la relève de l’auteur, en raison de la nationalité anglaise de sa femme. Lire la suite

  p. 284-285

Revue Défense Nationale - Février 1948 - n° 045

Revue Défense Nationale - Février 1948 - n° 045

Il n'y a pas d'éditorial pour ce numéro.

Revue Défense Nationale - Février 1948 - n° 045

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