La Fin
La fin embrasse la période de janvier 1945 à la capitulation du Reich. Parti en Allemagne pour tenter d’adoucir les horreurs des camps de concentration et ramener en Suède les Nordiques déportés, le comte Bernadotte eut plusieurs entrevues avec von Ribbentrop et Himnler. Appuyé par Schellenberg, combattu par Keltenbrunner, tous deux sous-ordres de ce dernier, il parvient, après de nombreuses difficultés de tous ordres, au but qu’il s’était proposé et obtint, de plus, l’évacuation des contingents français de Ravensbrück.
À son deuxième voyage en Allemagne il se trouve « au centre de la grande politique » : Himmler, dont il note le sadisme, et à qui il attribue la responsabilité des atrocités des camps de concentration, lui demande d’être son intermédiaire auprès du général Eisenhower. Il voudrait capituler à l’ouest et résister à l’est. Devant un refus du comte Bernadotte qui lui conseille de s’adresser au Gouvernement suédois, Himmler charge le Comte de porter des propositions à la Suède. La réponse des Alliés est nette : pas de paix séparée et capitulation totale. Le 28 avril, la radio annonce que le comte Bernadotte a entamé des pourparlers avec Himmler. Trop compromis, ce dernier est mis de côté ; l’amiral Dœnitz annonça le 1er mai la mort de Hitler et la continuation de la lutte : c’était la fin des pourparlers par la voie suédoise. Des 4 au 7 mai, Dœnitz capitula en Hollande, au Danemark puis sur tous les fronts. Le comte Bernadotte qualifie les dirigeants du mouvement nazi comme des hommes dépourvus de tout sens moral ; il présume que le Führer, malade, a été mis à mort. Cette version est confirmée dans l’exposé de Schellenberg, qui est un plaidoyer pro domo. Le comte Bernadotte a fait preuve de beaucoup de courage et son récit est fort intéressant.