À la conquête des cœurs
Au moment où l’œuvre de colonisation française dans le monde est si sévèrement critiquée par quelques Nations de l’Univers et même par beaucoup de Français, il paraît nécessaire de signaler la publication des œuvres maîtresses d’Auguste Pavie éditées à l’occasion de son centenaire dans la collection internationale de documentation coloniale sous la direction de Charles-André Julien. Dans une introduction excellente, due à une profonde connaissance des questions indochinoises, d’André Masson, devenu, depuis, inspecteur général des bibliothèques, est esquissée, de main de maître, la carrière de ce grand explorateur pacifique, modeste, qui, sa grande tâche accomplie, se retira simplement dans sa propriété de Bretagne pour y parachever les œuvres magnifiques qu’il portait en lui.
Aucune appréciation n’a sans doute plus touché Auguste Pavie que la citation d’une de ses phrases favorites faite par Georges Clemenceau dans une lettre qu’il lui adressait : « J’ai connu la joie d’être aimé des peuples chez qui je passais. » Auguste Pavie est une des plus belles figures de la colonisation française. Il était opportun, aujourd’hui même, de rappeler tout ce que l’Indochine lui doit.