L’itinéraire de la paix à la guerre. Dix ans à la Société des Nations
L’ouvrage s’ouvre sur une citation tirée d’une lettre de Winston Churchill. « Il eût été facile d’éviter cette guerre, si les Nations s’étaient unies pour utiliser loyalement et avec courage la Société des Nations. » Mais les dirigeants des principaux États européens n’ont pas su ou n’ont pas voulu utiliser cet organisme de paix. M. Ouvrard le montre dans le conflit chino-japonais et italo-égyptien, dans la conférence du désarmement, la remilitarisation de la Rhénanie et la guerre d’Espagne.
Par suite de cette carence, la Société des Nations a perdu presque toute valeur pratique sinon juridique, et Hitler a pu réaliser l’œuvre de spoliation qui devait finir par une deuxième guerre mondiale. La responsabilité de l’échec de la Société des Nations et, par suite, de cette guerre, repose sur les Gouvernements, mais aussi sur les simples citoyens que nous sommes. Les peuples eux-mêmes auraient dû prendre l’initiative de défendre la politique de paix.
C’est une œuvre de foi. Il convient que les peuples soient bien informés, par une presse libre, guidés par des associations puissantes, qu’ils consentent à ne pas veiller seulement sur leurs intérêts immédiats, que des préoccupations nationales se subordonnent à une conscience mondiale. Ce n’est pas là une utopie, mais une nécessité. « Actuellement, la question n’est plus de savoir si le monde vivra en paix ; elle est simplement de savoir s’il vivra. » « Bien coupables seraient ceux qui ne tireraient pas de l’expérience manquée, faite avec la Société des Nations, les leçons salutaires qui s’imposent. »