Dans le contentieux qui existe entre les Grecs et les Turcs l'opinion ne voit trop souvent que le problème chypriote. C'est oublier qu'entre les deux peuples il y a d'autres sources d'opposition qui prennent leur origine très loin dans l'histoire. Comme nous l'explique l'auteur, le problème de la mer Égée n'est pas tellement d'ordre juridique mais d'ordre politique, et ce qu'il ne dit pas, d'ordre économique, en raison des ressources que l'on peut trouver dans cette mer, en particulier du pétrole. Ce qu'il nous expose de la position grecque permet cependant de comprendre les demandes faites par le gouvernement hellène pour sa réadmission dans l'Otan (voir chronique « Défense dans le monde » de novembre 1979) en ce qui concerne le contrôle maritime et aérien sur cette zone, ainsi que les réticences turques correspondantes. Ce problème a donc un impact direct sur l'organisation du commandement militaire en Méditerranée occidentale et sur la solidité du flanc sud de l'Alliance.
La notion d'État-archipel a également son importance pour d'autres pays. C'est le cas de l'Indonésie qui veut ainsi englober des surfaces maritimes considérables et peut barrer un chemin indispensable à la vie économique du Japon qui fait passer chaque année par les détroits malais environ 200 millions de tonnes de pétrole en provenance du Golfe. Il semble cependant que la liberté de la navigation maritime et aérienne au-dessus des mers soit une notion fondamentale admise par tout le monde, sauf dans des cas particuliers.