La valeur des armées ne repose pas seulement sur la qualité des armes et des matériels ou la valeur des personnels. Il faut satisfaire aux besoins des unités en tirant le meilleur parti des crédits budgétaires limités que la Nation entend utiliser pour sa défense et sa sécurité. Pour cela l'ensemble qui constitue l'armature administrative doit permettre de bien connaître le coût de chaque action pour répartir au mieux les ressources. La « mission de modernisation de l'administration des armées », dont les chefs successifs ont été le contrôleur général des armées Louf et depuis 1977 le contrôleur général des armées Blandin, a eu pour objet de redéfinir cette armature. Ce dernier, aidé du contrôleur des armées Ravier, nous expose les résultats déjà acquis et ses espoirs pour mettre en place un système de prévision et de gestion qui soit plus satisfaisant que le système actuel.
Un des points qui frappent, dans cette étude, est la distinction entre forces et services, les premières étant chargées directement des missions et tâches d'action militaire, les secondes leur apportant les moyens, les prestations qui permettent aux forces de maintenir ou d'améliorer leur potentiel d'action, et éventuellement d'agir. Cette distinction, fort ancienne mais essentielle, avait peut-être été perdue un peu de vue.