Mes mémoires. T. III
Comme la vie même de l’auteur, aucune de ses œuvres ne saurait passer inaperçue ni laisser la critique indifférente. Le troisième et dernier tome des mémoires de Joseph Caillaux soulèvera certainement plus de discussions et de curiosité passionnée que les deux premiers. « Vous ne savez pas, écrivait Joseph Caillaux à son éditeur en octobre 1942, l’importance colossale des révélations qui y sont contenues ! » Aujourd’hui que la plupart des acteurs de ce grand drame ont disparu et qu’ils sont entrés dans l’histoire même, il est sans doute moins dangereux que de leur vivant d’aborder ces problèmes fondamentaux de la politique européenne.
Le livre intitulé : Clairvoyance et force d’âme dans les épreuves 1912-1930, suivi d’un épilogue et d’un appendice extrêmement important, traite, en réalité, tous les problèmes qui aboutirent à la première guerre mondiale et, par voie de conséquence, à la seconde. On n’attendra pas de l’auteur ni sérénité ni indulgence quand il s’agit de questions telles que l’affaire du Figaro et l’assassinat de Calmette, ou la politique menée par ses ennemis personnels, Poincaré et Clemenceau. Quelle que soit l’opinion que l’on porte sur de pareilles pages, elles méritent en tout cas. par le talent hors de pair, avec lequel elles sont rédigées, par les vues souvent profondes, parfois prophétiques qu’elles contiennent, d’être lues par tous ceux qui essaient de se faire sur ces événements cruciaux pour l’histoire de notre pays, de l’Europe et du monde, une idée nette et aussi complète que possible.