La question d’Extrême-Orient 1840-1940
M. Pierre Renouvin, membre de l’Institut, qui s’est fait connaître au grand public par des ouvrages fondamentaux sur la guerre de 1914-1918, où se reflète magistralement la valeur de son enseignement à la Sorbonne, porte, cette fois, son attention sur la question d’Extrême-Orient.
Les cent années que parcourt l’auteur à l’intention du grand public cultivé, ont été décisives dans l’évolution de ces contrées lointaines. Pierre Renouvin parle du fait que c’est dans « les pays de mousson que vit la moitié de l’espèce humaine ». Il ne prétend pas retracer toute l’histoire de l’Extrême-Orient, mais cherche seulement ici à évoquer les problèmes véritablement internationaux dans leurs rapports avec l’histoire générale.
La question essentielle que pose et qu’élucide le savant professeur est de savoir si le « marché » extrême-oriental sera exploité par les Blancs et organisé au mieux de leurs intérêts et de leur commerce et de leur industrie, ou par les Jaunes qui, une fois acceptée l’influence dominante des Blancs, arriveront à s’en affranchir.
Une part importante du livre est consacrée à l’histoire du Japon qui, à partir des premières années du XXe siècle réussit à devenir le rival audacieux et ambitieux des Occidentaux et comme l’âme dirigeante de l’Asie. On sait comment l’excès de cette ambition l’a perdu ; son effondrement sous les coups des Anglo-Saxons et surtout des Américains, a créé, de l’avis de Pierre Renouvin, un ordre nouveau en Extrême-Orient qui va, lui-même, dépendre de l’accord ou de la rivalité entre les deux plus grandes puissances mondiales : l’URSS et les États-Unis.