Le quatrième essai nord-coréen, en cours d’analyse technique, rappelle la persistance des ambitions nucléaires du régime de Kim Jong-un tout autant que l’impuissance de la communauté internationale à l’en faire renoncer. En dépit des condamnations répétées du Conseil de sécurité et malgré les multiples sanctions, Pyongyang poursuit inexorablement ses programmes sensibles.

La Chine pourrait jouer un rôle décisif dans ce dossier, elle en a les moyens, elle s’est d’ailleurs opposée officiellement à l’accès de la Corée du Nord au nucléaire, mais son implication reste modeste, comme en témoigne ce quatrième test. L’engagement de façade de Pékin dissimule mal ses intérêts stratégiques divergents. Au risque de voir la présence militaire américaine se renforcer provisoirement et modérément, dans le Sud de la Corée du Sud, Pékin préfère la perspective plus lointaine mais plus avantageuse, d’une réunification de la péninsule à des conditions qu’elle aurait définies.

La nouvelle provocation de la Corée du Nord rappelle aussi que le centre de gravité nucléaire tend à se déplacer vers l’Asie. L’histoire nucléaire asiatique n’est pas récente ; la Chine, l’Inde et le Pakistan ont accédé à ce statut au cours des années 1960 et 1970 ⁽¹⁾. Ce qui est nouveau aujourd’hui, c’est l’accélération des développements des programmes nucléaires dans ces trois pays et un certain nombre de convergences entre les politiques nucléaires russes et chinoises dans un environnement sécuritaire dégradé à la périphérie de ces deux États.