L’expérience du passé a installé l’informatique dans le domaine du soutien *. La vision largement répandue est que l’informaticien, au sens large, devait créer des systèmes, les administrer et les sécuriser pour qu’un « ops » les utilise dans le cadre de sa mission de combat. Si ce stéréotype est déjà critiquable en soi (tous les militaires en opération contribuent aux effets), il n’était pas attendu de ce militaire qu’il y participe directement vis-à-vis d’un adversaire, mais qu’il rende un service, le meilleur possible, à une économie de coût acceptable pour le reste de la force.

Pourtant, même si cette mission fondamentale pour les opérations lui sera toujours confiée, l’arrivée du cyberespace comme un nouveau domaine de confrontation rebat profondément les cartes de son emploi, au point de donner à cet expert technique des fonctions opérationnelles que l’on n’envisageait pas de lui confier auparavant. Ce nouveau champ de missions doit maintenant s’accompagner d’une évolution des perceptions de ce que sont devenus les militaires employés dans les systèmes d’information et de communication (SIC).

Dorénavant, il ne s’agit plus uniquement d’assurer un fonctionnement optimal des systèmes au profit des opérations, mais bien de planifier, de conduire et d’exécuter une manœuvre de combat cybernétique en vue d’aider aux effets aussi bien défensifs qu’offensifs dans le cadre de ces mêmes opérations. Pour cela, il faudra digérer le changement de paradigme amené par le cyberespace et ne pas se limiter à former des experts, mais bien des cybercombattants issus de la filière SIC. Bienvenue dans l’ère des opérations cybernétiques !