Le problème des détroits turcs : Droit international, Politique et Stratégie
Sans atteindre la gravité du problème allemand ou de celui de Trieste, la question des détroits turcs n’a cessé depuis près de deux ans d’empoisonner l’atmosphère internationale et d’accentuer les dissensions provoquées entre les grandes puissances par le règlement épineux de la paix.
De la dénonciation par l’U. R. S. S. le 10 mars 1945 du traité d’amitié et de non-agression qui l’unissait depuis vingt ans au gouvernement d’Ankara jusqu’à la note turque à Moscou du 17 octobre dernier, les manifestations, tantôt officieuses et tantôt officielles, tantôt discrètes et tantôt éclatantes, auxquelles la révision éventuelle du statut du Bosphore et des Dardanelles a donné matière se sont à ce point accumulées qu’une région d’où l’ennemi commun a été expulsé et où ne se croisent plus que les intérêts de nations hier encore alliées ou associées menace de redevenir un des centres névralgiques du monde.
On ne racontera pas ici — d’autres l’ont déjà fait —, cette décevante histoire. Mieux vaut s’arrêter à son aboutissement, à l’examen des positions prises pour le moment par les parties en présence, et dont le moins qu’on puisse dire est qu’elles paraissent difficilement conciliables.
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