Les crises de notre époque et les stratégies indirectes
Au début de cette journée, consacrée à l’étude des crises limitées hors d’Europe, je voudrais vous livrer quelques réflexions d’ordre général, sur les caractéristiques spécifiques du monde où nous vivons et sur les modalités particulières d’exercice des stratégies indirectes.
Auparavant je voudrais rappeler combien le phénomène des crises est un processus banal, quasiment normal dans l’histoire de l’humanité. Le monde en effet n’a jamais cessé d’être le théâtre d’affrontements entre les familles, les tribus, les races, les nations. Ces affrontements permanents se traduisent sous forme de pulsions, de tensions, de crises, de conflits qui dégénèrent souvent en conflits armés, puisque l’ultime expression des rapports de force se trouve dans la guerre.
Ce n’est pas faire preuve de cynisme que de reconnaître, comme le font les polémologues, un tel état de fait. Il me semble au contraire qu’il convient de regarder les phénomènes avec lucidité, pour mieux les dominer et pour être en mesure de résoudre les conflits sans avoir à recourir à la détestable extrémité d’un conflit majeur, analogue à ceux que nous avons connus dans la première moitié de ce siècle.
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