Le Rhin et la sécurité française
Est-il besoin de rappeler que le Rhin a, jusqu’ici, constitué une base essentielle de la sécurité militaire française ? Mais ce qui est moins évident pour nous c’est que la partie du fleuve la plus inquiétante est celle qui arrose Cologne. L’étude de la guerre 1939-1945 en apporte la confirmation.
En 1940, c’est en partant de la plaine de Cologne, d’Aix-la-Chapelle et de Coblence que la Wehrmacht, dévalant sur Maëstricht, Liège et Namur — sur l’axe historique de la vallée de la Sambre — perça à Sedan en trois jours et occupa Paris trente jours plus tard.
En 1944, il fallut cent jours, après le débarquement de Normandie, du 6 au 17 septembre, pour atteindre le Rhin dans les Pays-Bas, à Nimègue et à Arnhem. Bien que tenté par surprise au moyen de troupes aéroportées, le franchissement du fleuve échoua. Deux mois furent nécessaires pour atteindre à nouveau le Rhin, cette fois en Alsace — à Kembs et à Kehl, le 19 et le 23 novembre — ce qui fut l’œuvre des troupes françaises. Il fallut encore trois mois et demi d’attaques frontales pour que le Rhin fût franchi par surprise pour la première fois, le 6 mars 1945, à Remagen, par les troupes américaines — et, en force, le 24 mars, à Wesel, par les troupes britanniques.
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