Politique et diplomatie - Le conflit irako-iranien
En dénonçant, le 17 septembre, l’accord d’Alger du 6 mars 1975, et en proclamant que l’Irak ferait désormais respecter sa souveraineté sur les deux rives du Chatt El Arab, en ordonnant le lendemain que tous les bâtiments naviguant sur le Chatt El Arab devraient hisser le pavillon irakien et payer une taxe dont le montant serait fixé par Bagdad, M. Saddam Hussein devait savoir qu’il provoquait, à très court terme, un conflit avec l’Iran. Qu’il s’agisse de la République islamique ou d’un régime différent, l’Iran ne pouvait que refuser de se soumettre. Le 22 septembre l’aviation irakienne bombardait donc les aérodromes iraniens, cherchant sans doute à imiter la tactique qui, en 1967, ayant permis aux Israéliens de s’assurer une totale maîtrise du ciel, leur donna la victoire en six jours. Le lendemain, Bagdad annonçait que les forces armées irakiennes avaient envahi le territoire iranien.
En prenant l’initiative d’ouvrir les hostilités avec l’Iran, le régime de Bagdad ne pouvait ignorer qu’il courait un risque. Toute guerre en comporte, même pour ceux qui peuvent se targuer d’une supériorité militaire écrasante. L’Union Soviétique en fait l’expérience, à ses dépens, en Afghanistan.
La décision de M. Saddam Hussein peut avoir deux explications. Ou bien il sous-estimait la capacité de résistance des forces armées iraniennes et les ressources du patriotisme persan et s’était laissé convaincre que le régime islamique s’effondrerait au premier choc, ou bien il considérait l’Ayatollah et son idéologie comme un danger assez sérieux pour justifier qu’on prit des risques majeurs.
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