La Revue stratégique pour intéressante qu’elle soit, a manqué d’ambitions en occultant des questions essentielles. Ses faiblesses, tant sur la forme que le fond, montrent au final certes une ambition affirmée, mais aussi une absence de choix effectifs, par absence de vision, la crainte de prendre des risques et de les assumer sur le plan politique.
Revue stratégique de défense et de sécurité nationale : une occasion manquée ?
The Strategic Defence and National Security Review: a Missed Opportunity?
The Strategic Review, though interesting, lacks lateral thinking and obscures a number of essential issues. Despite its weaknesses in both form and function it nevertheless shows clear aims yet at the same time demonstrates lack of vision and fear of taking risk—fear also of accepting political responsibility for risk. The result is an absence of effective options.
La Revue stratégique de défense et de sécurité nationale (RS), confiée au député européen LR Arnaud Danjean, devait être la première étape d’une réflexion politique globale sur la défense. Précédant les travaux de la Loi de programmation militaire (LPM) 2019-2024, la RS avait la vocation d’en être tout à la fois le socle conceptuel ainsi que l’avant-goût politique. Complément, sans en être véritablement le successeur, du Livre blanc sur la défense et la sécurité nationale de 2013, la RS était un exercice inédit et hybride puisqu’elle devait articuler les postures stratégiques prises sous le précédent quinquennat avec les évolutions actuelles qu’a subies le paysage stratégique français depuis 2015, ainsi que les orientations particulières du nouveau président de la République. Au total, et en dépit des qualités que recèle ce document, l’impression qui se dégage à sa lecture est celle d’une occasion manquée.
Sur la méthode : une réflexion que l’on a délibérément souhaité brider ?
Avant de traiter des éléments constitutifs de cette RS, il faut constater que le cadre prédéfini était peu propice à l’ambition.
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