La campagne de Tunisie vue par un correspondant de guerre anglais
Cette guerre aura vu naître une abondante et fructueuse moisson d’informations, de renseignements et d’enseignements, dus au travail de quelques remarquables correspondants de guerre, dont certains ont payé de leur vie leur souci d’objectivité et de conscience professionnelle. Les moyens modernes d’information et de diffusion permettent de recueillir et de répandre rapidement et largement de véritables photographies, au propre et au figuré, de la bataille.
L’homme de l’arrière qui tourne tranquillement le bouton de son poste de radio, a l’impression de vivre — sans risques — le combat. Il arrive même que ce témoignage direct n’est pas conforme à l’idée qu’il se faisait, suivant les clichés modèle courant, d’une action de guerre, et qu’il murmure : « Comme c’est long ! » Le correspondant de guerre n’y peut rien, mais chacun sait que les porteurs de mauvaises nouvelles sont en général rendus responsables d’une regrettable vérité. Les correspondants de guerre ont sur les historiens militaires l’avantage qu’ils ne refont pas la bataille après coup, avec le corrigé et d’après les ordres qui auraient pu ou dû être donnés. Nous pensons, sans paradoxe, qu’un informateur de cette catégorie, dûment choisi, bien entendu, pourrait être utilement désigné comme adjoint au professeur d’histoire militaire dans une école de l’Armée. L’allure du cours s’en pourrait trouver changée, et les élèves ne le regretteraient peut-être pas.
Nous voudrions donner ici un aperçu d’un petit livre fort intéressant intitulé Birth of an Army (la naissance d’une armée) (1) dû à M. Austin, qui a suivi comme correspondant de guerre la campagne de Tunisie, avant de trouver la mort en Italie en 1943.
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