Dans son précédent article, l'auteur a présenté l'ensemble du problème des rapports entre économie et défense. Il a ensuite étudié, dans un premier temps, le poids de la défense militaire dans l'économie d'une nation. Il en arrive maintenant à l'autre volet de son travail, complémentaire du premier. L'économie est un des moyens utilisés par une Nation pour assurer sa défense. Il pose in fine la question : « Économie et défense ? Question en définitive culturelle, car l'ultime interrogation pour nos sociétés de nantis est : pourquoi combattre ? ».
Économie et défense (II) L'économie, agent de la défense
Puisque l’économie a pour fonction d’assurer le bien-être et la sécurité de la population, elle contribue à ce titre à sa défense. Avant d’examiner selon quelles modalités et jusqu’à quel point elle exerce cette mission essentielle, deux remarques préalables s’imposent. L’une concerne l’adhésion des ressources humaines, l’aube le pilotage des organisations qui les structurent (1).
Chacun sait que le moral d’une armée conditionne ses résultats sur le terrain et le moral est lui-même dépendant des soutiens logistiques donc économiques. De façon analogue, l’efficacité d’une économie dépend de la volonté des hommes qui la font marcher : la qualité de leur participation fixe le niveau des résultats atteints. Dans les deux domaines, par conséquent, le préalable idéologique intervient. Le consensus requis pour la défense n’est pas fondamentalement différent de la participation loyale demandée aux agents producteurs dans les usines. D’où les menaces qui pèsent sur la défense comme sur la production. En d’autres termes, l’adhésion des participants est une condition d’efficacité qui joue autant en matière économique qu’en matière militaire. Et si l’on envisage de faire de l’économie un moyen explicite de défense, ce préalable ne peut que voir son rôle croître sans qu’il soit pour autant plus facile à réaliser. Avant de concevoir l’appareil économique comme une arme, il faut par conséquent être bien sûr de l’adhésion des hommes. C’est là un point crucial qu’on ne saurait perdre de vue.
Sur le plan des méthodes utilisées par les responsables pour piloter les organisations dont ils ont la charge, une convergence similaire s’observe. Des autorités en matière de défense, on attend qu’elles fassent preuve de vigilance et d’inquiétude prospective, c’est-à-dire qu’elles sachent surveiller l’évolution de l’environnement national et international et qu’elles réussissent à concevoir par anticipation les adaptations nécessaires pour faire face.
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