Le maintien des compétences critiques au sein de notre Base industrielle et technologique de défense (BITD) est devenu vital, avec des départs importants à la retraite pour la génération 1970-1980. Il faut engager une politique volontariste pour compenser ces pertes de savoir-faire. La mise en place d’un Observatoire des compétences serait un outil pertinent pour piloter cette fonction RH (ressources humaines).
Le maintien des compétences critiques : une notion importante pour la France
Maintenance of Critical Capabilities: an Important Issue for France
The maintenance of critical competences within our DTIB has become vital, given the massive wave of retirements of the nineteen-seventies and eighties generations. We need to adopt a proactive policy to compensate for this loss of knowhow. It would seem sensible to set up a centre for surveying these competences so critical to the HR function.
La France, forte de son histoire et de la responsabilité qu’elle sait être la sienne dans le monde, a toujours eu une position originale dans le concert des nations. Alliée fidèle de ses pairs, sa souveraineté n’a cependant jamais été négociable. Forte de celle-ci, elle a toujours su faire valoir des conceptions qui, parfois, ne faisaient pas l’unanimité du moins dans un premier temps. Cette attitude est difficile à tenir et elle a des coûts. L’un d’eux est la nécessité de se doter d’un outil de défense complet et efficace. Car, si la diplomatie est le canal habituel pour influer sur le cours du monde, elle n’est écoutée que si elle est adossée à des capacités d’actions militaires reconnues.
Pour ce faire, les forces armées françaises doivent pouvoir compter sur un outil industriel puissant, diversifié et indépendant. Au XXIe siècle, une armée, aussi forte et combative fut-elle, ne peut donner à plein si elle dépend de fournisseurs de matériels étrangers. En effet, les nations de ces industriels n’ont pas forcément les mêmes intérêts que la France. Aussi, le défaut de maîtrise de l’outil industriel de défense peut compliquer, voire interdire à une puissance d’agir de façon autonome. C’est pourquoi, la France a décidé de consentir à la construction et au maintien d’une industrie de défense. Elle a su faire germer un outil industriel exceptionnel qui donne au pays la capacité de conduire des programmes d’armement de manière autonome.
Mais, ce haut niveau de technicité partagé par les entreprises de la base industrielle et technologique de défense (BITD) et par les forces armées, repose sur la maîtrise de métiers et savoir-faire rares, stratégiques et vitaux, de capacités professionnelles sortant du commun et au final sur la détention de compétences dont certaines peuvent s’avérer critiques.
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