L’effondrement de l’URSS a considérablement affaibli les forces armées qui ne surent pas alors tirer toutes les leçons des engagements en Afghanistan. Cependant, au fil des années, Moscou a su engager ses moyens en Tchétchénie et en Géorgie avec une efficacité accrue passant par une bonne maîtrise de l’espace aérien.
Focus sur l’emploi du vecteur aérien russe depuis 1979 (2/2) : les guerres de la Russie post-soviétique (Tchétchénie-Géorgie)
Focus on the Use Of Russian Air Power Since 1979(2/2): Russia’s Post-Soviet Wars (Chechnya to Georgia)
The collapse of the USSR considerably weakened the armed forces, which were rendered incapable of learning all the lessons of their Afghanistan commitments. Nevertheless, with the passing of years Moscow has learned how to commit its forces in Chechnya and Georgia to far greater effect, through competent control of airspace.
« Au moment de l’éclatement de l’URSS, les forces aériennes soviétiques comptaient 211 régiments d’aviation, plus de 10 000 aéronefs (dont environ 7 000 avions de combat et avions de combat pour l’instruction) ; les forces de défense antiaérienne disposaient de 3 000 avions pour 70 régiments. L’aviation à long rayon d’action comptait près de 160 Tu-160 et Tu-95, en plus d’un grand nombre de Tu-22M2/M3 bombardiers de théâtre. 4 000 hélicoptères servaient l’ensemble des branches des forces armées. […] Les technologies aéronautiques russes avaient fini par se rapprocher qualitativement de leurs équivalentes occidentales, voire, selon certains experts, les surpasser dans certains domaines. » (1)
Les conséquences du délitement soviétique sur les forces armées russes dans la première guerre de Tchétchénie
Les VVS (Force aérienne russe) sont créées le 7 mai 1992. Elles héritent en partie des moyens de l’URSS : 40 % des équipements, 65 % du personnel et de la moitié des bases aériennes de l’ex-Union soviétique (2). Il s’avère que les bases les mieux équipées sont situées dans les républiques aux frontières occidentales de l’URSS, notamment en Ukraine, Biélorussie, Estonie, Lettonie et Lituanie. Les années 1990 s’apparentent à une décennie noire pour la puissance aérienne russe. Lors de l’éclatement du conflit tchétchène, fin 1994, les forces armées russes sont composées de 2 millions d’hommes sur le papier. Elles souffrent cependant de la fragmentation de l’héritage des anciennes forces armées soviétiques : non reconstituées, sous dotées, budgétairement et matériellement en déliquescence.
Le groupement des forces durant cette première guerre de Tchétchénie est constitué d’unités d’infanterie mécanisée, motorisée. Les BTR-70 et BTR-80, transports blindés de personnel, couplés aux BMP-2, véhicules de combat d’infanterie, et les chars T-72 et T-80 en forment l’ossature principale (3). Ces matériels sont peu adaptés au combat en localité et en montagne. Les leçons de la guerre d’Afghanistan semblent avoir été occultées par le Haut commandement, n’imaginant pas à nouveau être confronté à une guerre de contre-guérilla. La dernière unité dédiée au combat en milieu urbain a été dissoute en février 1994, ce qui est symptomatique du manque de vision stratégique qui règne chez les élites militaires au sortir de la débâcle de la chute de l’Union soviétique. Pourtant, au milieu des retards et des faiblesses accumulées par l’outil militaire russe, les commandos spetsnaz ainsi que les VDV (Troupes aéroportées d’assaut) ont moins subi les dégradations systématiques de leurs capacités et de leurs moyens. Dans les airs, l’hélicoptère Mi-24 dans sa version gunship-attaque au sol, démontre une nouvelle fois son efficacité aussi bien en terrain plat qu’en zone montagneuse, à l’instar de l’Afghanistan, et se révèle un outil pleinement efficace dans la seconde guerre de Tchétchénie (4). De la même manière le Su-25, avion d’attaque au sol, confirme son efficacité au combat démontrée durant le conflit afghan.
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