Military history - What Really Happened at Oradour-sur-Glane
Histoire militaire - La réalité de la tragédie d’Oradour-sur-Glane
Pendant des dizaines d’années, on a répété que la tragédie d’Oradour-sur-Glane avait été le fait d’une troupe excessivement brutale, un bataillon de la 2e division de Panzer SS, en butte aux actions de harcèlement de la part de la Résistance sur l’itinéraire qui la menait vers sa zone d’engagement, en Normandie. Aujourd’hui, grâce notamment aux travaux du grand historien Olivier Wieviorka, on en sait plus et il est possible de mieux appréhender ce douloureux épisode de la Libération.
Il conviendra d’abord de replacer les actions de la Résistance dans leur contexte de l’été 1944, avant de se focaliser sur l’action de la 2e division Panzer SS et de son chef.
Il faut reconnaître que les mouvements des unités allemandes, rameutées pour être dirigées vers la Normandie, s’ils ont souffert des destructions du réseau ferré français par ses propres agents dans le cadre d’un plan préétabli, ou des actions de l’aviation alliée n’ont pratiquement pas eu à subir d’actions de harcèlement de la part des maquis dans les zones qu’ils étaient amenés à traverser. Et cela, pour une raison très simple, les maquis manquaient cruellement d’armement, aussi bien individuel que collectif, élément capital quand on veut créer un climat d’insécurité face à des unités blindées mécanisées ou simplement motorisées. Ce n’est qu’au mois de juillet, après les demandes réitérées du général Koenig, commandant les FFI, au Supreme Headquarters Allied Expeditionnary Forces (SHAEF), qu’Eisenhower, convaincu de l’appui que la Résistance intérieure pouvait apporter à ses opérations, consentit à armer 140 000 combattants, essentiellement par parachutages. C’est ce qui lui a fait écrire dans ses Mémoires, Croisade en Europe, que l’action de la résistance française s’apparentait à celle d’une quinzaine de divisions. De fait, en août, dans le Midi de la France, en soutien de l’opération Dragoon, ce sont cinq divisions qui sont fixées par la Résistance, qui viennent s’ajouter à celles qui le sont dans les Alpes.
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