Légionnaire
Légionnaire
Des petits fragments de pierre colorés ou une multitude de petites pièces lorsqu’ils sont disposés de façon aveugle donnent une impression d’incohérence et de désordre. Viennent un artiste ou un joueur, et naîtront, de ces éléments disparates, une merveilleuse mosaïque ou un impressionnant puzzle.
Ici, 64 petits fragments de pierre sont 64 portraits de légionnaires, retraités ou d’active, qui, chacun, à travers sa photo sur une page et une très personnelle « présentation-confession » sur l’autre, vont former une magnifique mosaïque aux couleurs éclatantes, riche d’une incroyable diversité en même temps que d’une étonnante unité : c’est la Légion.
Partis des quatre coins du monde, à partir de situations et d’expériences personnelles toutes plus différentes les unes que les autres, ils se retrouvent dans leur désir de changer de vie, par nécessité, par goût de l’aventure, appel du large ou attrait du métier des armes. Et de ce rassemblement hétéroclite va naître une troupe unique au monde. Au fur et à mesure des témoignages, on découvre ce qui fait la force et l’étonnante identité de ce corps d’élite. Des mots reviennent en boucle : solidarité, camaraderie, fierté, épanouissement ; mais aussi : humilité, famille, discipline, respect, école de vie, écoute ; et puis : responsabilité, perfection, défi, cohésion, humanité, confiance. Une formule simple résume tous ces mots : Legio Patria Nostra !
Il serait injuste de ne pas remercier les auteurs, tous deux anciens de la Légion, qui ont su la présenter sous une forme originale, pleine de vie et de vérité. C’est un instantané photographique qui ne jaunira jamais : il est d’hier, d’aujourd’hui et de demain. Merci donc à Victor Ferreira et à Bertrand Constant pour cet ouvrage qui vient enrichir la bibliographie légionnaire. Sa lecture est indispensable…
Je voudrais terminer par une anecdote. Parmi les portraits qui composent ce livre, j’ai retrouvé quelques visages connus jadis. Et l’un d’entre eux en particulier : Jorge (p. 33), un sous-officier portugais plein d’humour qui avait des talents affirmés de prestidigitateur. Il fallait le voir rassembler enfants et adultes dans les petits villages africains que nous traversions lors de nos patrouilles. C’étaient alors des moments d’allégresse, des cris d’admiration, auxquels nous participions de bon cœur, et, en même temps, la meilleure des opérations de « relations publiques ». Faussement modeste, Jorge savourait son triomphe. C’est cela aussi, la Légion… ♦