L’Europe a pris conscience du besoin en renseignements pour mieux appréhender les risques et menaces. Des progrès ont été faits pour partager et exploiter, même si la dimension nationale reste centrale pour l’acquisition du renseignement. La création récente du Collège du renseignement en Europe va ainsi dans le bon sens.
Europe et renseignement : de la raison d’État à la raison d’États ?
Europe and Intelligence: From a State Requirement to a Requirement for States?
Europe has taken note of the need for intelligence in order to have better understanding of risks and threats. Progress has been made in sharing and exploiting such intelligence even if national considerations remain paramount for its acquisition. The recent creation of the college for intelligence in Europe is a move in the right direction.
Note préliminaire : Les vues exposées dans cet article n’engagent que leur auteur, elles ne représentent pas nécessairement celles du Collège du Renseignement en Europe ni celles des précédentes institutions auxquelles l’auteur a été affilié.
La vague d’attentats islamistes qui a frappé l’Europe depuis 2012 a rappelé le rôle essentiel des services de renseignement dans la sécurité de nos concitoyens. Les auteurs de ces attentats, nés en Europe pour certains, arrivés dans le flux des réfugiés pour d’autres, ont bénéficié de l’espace unique européen pour leurs besoins logistiques et opérationnels, mettant en lumière les limites de la distinction entre renseignement intérieur et extérieur qui préside à l’architecture de sécurité de la plupart des États.
À cette menace sécuritaire immédiate s’ajoute le retour de la logique de puissance sur la scène internationale, avec des activités hostiles (manipulation de l’information, subversion, interférence dans les processus électoraux, etc.) qui semblaient disparues avec la fin de la guerre froide.
Il reste 94 % de l'article à lire
Plan de l'article