L’Alliance tient sa légitimité et sa crédibilité du lien transatlantique fort entre les États-Unis et l’Europe, celle-ci ayant sous-traité sa sécurité à Washington. Or, cette situation stratégiquement confortable est remise en cause par Donald Trump, dont l’intérêt pour l’Europe reste limité et qui s’interroge sur l’utilité de l’Otan.
Vers l’avis de décès de l’Alliance ?
Advance Warning of the Death of the Alliance?
The legitimacy and credibility of NATO stems from the strong transatlantic link between the United States and Europe, the latter having sub-contracted its security to Washington. Yet this strategically comfortable situation has been called into question by Donald Trump, whose interest in Europe is somewhat limited and who questions the usefulness of NATO.
Les récentes déclarations de Donald Trump, début janvier, ont sonné le tocsin auprès de tous les atlantistes : ainsi, le Président américain continuerait d’envisager de se retirer de l’Alliance atlantique ? Il ne s’agit pas simplement d’une des nombreuses crises d’adaptation de l’Alliance : elles portaient sur l’efficacité. Désormais, la question est celle de la nécessité de l’Alliance – et cela change tout, car l’impensable est devenu une option sur la table.
En effet, les raisons traditionnelles de l’Alliance sont aujourd’hui moins assurées que par le passé. Or, un retrait américain signifierait la fin de l’Alliance. Le seul fait d’énoncer cette possibilité constitue une nouveauté stratégique unique dans l’histoire de l’Alliance.
Sans revenir sur les nombreuses anicroches de la dernière décennie, qu’il s’agisse de la remise en cause de l’ordre occidental du monde, la crise financière de 2008, les affaires ukrainienne ou syrienne, la question des attentats terroristes en Europe, la question des réfugiés, l’Alliance a dû faire face à deux questions politiques majeures : le Brexit et la question turque. Pourtant la déclaration américaine constitue une menace d’une autre nature.
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