Les victimes sont nos enfants
Les victimes sont nos enfants
Il n’est pas si commun aujourd’hui de raconter la guerre. On en parle, certes, mais d’une façon impersonnelle et désincarnée. Le plus souvent comme d’un sujet d’étude, autour de considérations de préférence géopolitiques et stratégiques, plus rarement tactiques. On prétend prendre de la hauteur. À l’inverse, si l’on veut en donner une réalité plus concrète on utilisera directement des images, avec tout ce que cela comporte d’immédiateté et de violence pour le spectateur pris en otage.
Benoît Lugan nous ramène aux récits sans images, aux mots justes qui nous interpellent tout en nous laissant le temps de les méditer. Nulle urgence à lire ces quelques nouvelles, ces récits ponctuels d’actions de guerre bien réelles et parfois même assez crues.
L’auteur ne survole pas l’action et ne cherche pas non plus à en tirer des leçons ; il ne se risque pas à des considérations externes. Les protagonistes sont les auteurs de leur propre texte, avec leurs personnalités, leurs vertus et leurs défauts, leurs visions étroites du terrain, mais aussi leurs rêves.
Ce sont simplement des hommes engagés dans la guerre qui transforme, exalte et broie. ♦