Le processus de planification militaire ne cesse de se complexifier sous l’effet du flux exponentiel d’informations. Travaillant de plus en plus souvent au sein d’une coalition, structurelle ou de circonstances, le personnel chargé de la planification et de la conduite bénéficie rarement d’une formation conjointe approfondie. Il doit donc souvent travailler avec un ensemble de procédures, de terminologies et de doctrines très différents. Il en découle une lenteur parfois désespérante et l’impossibilité de prendre des initiatives, chacun se tenant à ce qu’il a appris et ne souhaitant surtout pas en sortir de peur de ne pas être compris. Tout cela a été abondamment documenté dans la littérature scientifique… Les travaux de ce personnel impliquent souvent des désaccords importants sur l’estimation des résultats, l’attrition, la consommation de fournitures et les réactions de l’ennemi. Une grande partie de ces désaccords découle de différences entre les modèles mentaux et les hypothèses sous-jacentes des participants au processus.

Enfin, une fois les décisions prises, le travail de leur traduction en données exploitables par les autres cellules du poste de commandement, en particulier la logistique, reste très peu développé et outillé.

Aujourd’hui donc, un nombre croissant d’opérationnels au sein des communautés militaires occidentales plaident en faveur d’une informatisation importante de la conception et de la conduite de la manœuvre. Il s’agit en fait de concevoir de nouveaux processus de planification très rapides basés sur une nouvelle division du travail entre l’homme et la machine. Le personnel d’état-major utilisera des logiciels d’aides à la décision qui proposeront des suggestions de manœuvre et testeront des modes d’action alternatifs.