L’IA exige un niveau de compétence très élevé. Ce défi est relevé par le ministère des Armées avec une politique volontariste autour du métier Datascience et intelligence artificielle (DIA). La DGA a engagé un programme visant à augmenter sa ressource humaine autour de ce nouveau métier appelé à jouer un rôle transverse et majeur.
Intelligence artificielle : la conquête de l’excellence technique
Artificial Intelligence: the Conquest of Technical Excellence
AI demands a very high level of competence. This challenge has been taken up by the Ministry of the armed forces through its policy on data-science and artificial intelligence. The procurement body, the DGA, is committed to a programme aimed at increasing personnel in this new field of work that will play a major role across all specialisations.
Le succès des acteurs du numérique dans le domaine des traitements automatisés (collecte et maîtrise des données, capacités de calcul) et l’avènement des techniques de big data, a permis aux grands groupes civils du numérique d’exploiter les méthodes et techniques de l’intelligence artificielle (IA) et de trouver des solutions à des problématiques ayant des niveaux de complexité qui étaient préalablement jugés hors de portée ; le plus emblématique ayant peut-être été le match remporté par le programme informatique AlphaGo contre le champion du monde Lee Sedol en mars 2016. Les réussites emblématiques s’accumulent si bien que tous les experts s’accordent désormais sur le caractère structurant qu’occupera l’IA : santé, assurances, marketing ; les secteurs concernés sont multiples.
Dans le domaine militaire, les applications sont nombreuses : meilleure détection automatique des cibles furtives, aides apportées à l’exploitation de données satellitaires qui arrivent aujourd’hui en quantité massive, soutien au chef pour l’aider à prendre des décisions dans des environnements de plus en plus complexes, en gardant le rythme de la manœuvre, maintenance prédictive permettant d’optimiser la disponibilité des systèmes d’armes, détection d’attaques informatiques, soutien robotisés à l’action de l’homme sur le champ de bataille et en combat aérien, fonctions d’interactions homme-machine en langage naturel, meilleure utilisation par un routage agile réactif automatisé des réseaux de télécommunication, meilleur réalisme pour les adversaires au sein des systèmes d’entraînement plus réalistes…
Dans un entretien publié dans le journal Les Échos, le Délégué général pour l’armement, Joël Barre, précise que « L’IA est d’abord un facteur d’augmentation des capacités des systèmes d’armes existants pour permettre aux soldats de gagner en performance, précision et protection. » Cet enjeu se décline en de nombreux objectifs techniques (faisabilité, robustesse, qualification…), industriels (niveau d’expertise de haut niveau…) et opérationnels (gestion des données, utilisabilité, confiance…). Il s’agit de garder l’ascendant face à nos adversaires potentiels mais également de rester au niveau des nations de premier rang en coalition et être compétitif sur les marchés export. La maîtrise de l’IA concourra directement à l’atteinte de performances opérationnelles nettement augmentées et sera également un facteur différentiant à l’export.
Il reste 88 % de l'article à lire
Plan de l'article