Le passage de la manœuvre conventionnelle à l'action nucléaire pose un problème difficile en raison des contraintes politiques auxquelles elle reste soumise et de l'incertitude quant au moment où interviendra la décision d'emploi des armes nucléaires tactiques. C'est au fond ce qui est en question ici. L'auteur s'en prend à la pratique que révèlent certains exercices dans lesquels les tacticiens plaquent sur des chevauchées blindées un épisode nucléaire dont ils seraient les seuls maures. Rappelant que l'ennemi possède lui aussi l'arme nucléaire tactique, il exhorte ces théoriciens à plus de prudence et suggère une nouvelle articulation du corps de bataille en unités centrées autour du vecteur terrestre Pluton.
Sa critique concernant l'optimisme aventureux de certains tacticiens ne vise aucune conception officielle ayant valeur de doctrine. Nous dirons par ailleurs in fine les questions que fait surgir sa suggestion d'une nouvelle articulation des forces. Soulignons que le général Peretié, ancien élève de l'École polytechnique, actuellement adjoint au général commandant la IIe région militaire, s'exprime ici librement, à titre personnel. Notre revue considère de son devoir de publier les idées nouvelles et les suggestions susceptibles de faire progresser la réflexion concernant la défense et les problèmes militaires. Elle accueille donc tout texte intéressant inspiré par une telle intention.